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Elle entame une grève de la faim pour rapatrier sa fille et ses petits-enfants, détenus en Syrie

En Syrie, les Kurdes contrôlent plusieurs camps de prisonniers. Les familles des jihadistes, femmes et enfants, s'y retrouvent notamment détenues. [Delil SOULEIMAN / AFP]

Ne sachant plus vers qui se tourner, Pascale Descamps a décidé d'entamer une grève de la faim, ce lundi 1er février. Cette habitante de Boulogne-sur-Mer se bat depuis cinq ans pour faire rapatrier sa fille et ses quatre petits-enfants, détenus dans un camp en Syrie. Elle s'inquiète notamment de l'état de santé de sa fille, à qui on a diagnostiqué un cancer.

Selon les informations de La Voix du nord, A. Descamps est partie en Syrie en 2015, pour rejoindre Daesh avec ses enfants, trois à l'époque, et son mari. Sa mère, Pascale, affirme que ce voyage a été organisé sous l'impulsion de ce dernier, mort au combat par la suite.

La jeune femme, aujourd'hui âgée de 32 ans, a eu un quatrième enfant avec un autre membre de Daesh, qui serait décédé lui aussi. Après la chute de l'organisation terroriste, la famille a été transférée en mars 2019 au camp Roj 2, contrôlé par les Kurdes.

Depuis, la santé d'A. Descamps s'est détériorée. «Ma fille était tellement malade, avec des malaises et des pertes de sang, que les Kurdes ont fini par l'emmener à l'hôpital. C'est là qu'on lui a dit qu'elle avait un cancer du côlon, qu'il fallait l'opérer en urgence et que si l'intervention se faisait sur place, il y avait de fortes chances qu'elle décède, faute de moyens».

Invoquant «une question de vie ou de mort», Pascale Descamps a saisi le comité contre la torture du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. Dans sa réponse du 14 décembre dernier, l'instance n'exige pas de rapatriement mais somme la France de «prendre les mesures consulaires nécessaires» pour assurer «l'intégrité» de la jeune femme.

L'un des avocats de Pascale Descamps, Emmanuel Daoud, affirme qu'elle a décidé d'entamer une grève de la faim en réaction à «l'inaction des pouvoirs publics». «Les Kurdes les laissent mourir à petit feu, insiste sa cliente. Les enfants sont tous malades, ils souffrent de malnutrition, ils n'ont pas d'eau potable.»

Me Marie Dosé, qui assure également la défense de la famille, souligne que le rapatriement d'A. Descamps et ses enfants est également réclamé par les Kurdes eux-mêmes, qui tiennent le camp. Pascale Descamps affirme que sa fille «a tout à fait conscience que si elle rentre, elle sera jugée et ira en prison». Un moindre mal, selon elle : «Elle est tellement malade que j'en suis à souhaiter qu'elle ait la chance d'y aller».

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