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La ville de Vendôme vend son nom à LVMH pour 10.000 euros

LVMH, dont Bernard Arnault est le PDG, prévoit d'installer un deuxième atelier de maroquinerie à Vendôme en 2021.[ERIC PIERMONT / AFP]

La décision fait suffisamment réagir pour que le maire de Vendôme (Loire-et-Cher), Laurent Brillard, se sente obligé de la défendre. Mardi 9 février, en conseil municipal, l'édile a fait voter la vente pour 10.000 euros du nom de la ville au groupe Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH).

Laurent Brillard explique que la transaction vise à permettre à la société «l'utilisation du nom «Vendôme» pour toute création de collection ou de produits liés à la joaillerie de luxe». Ainsi, il n'est pas question de céder le nom de la ville mais «la marque Vendôme». Il s'agit d'une cession «uniquement sur la classe 14», selon les critères de l'Institut national de la propriété industrielle.

Aussi, le maire refuse d'entendre dire que «Vendôme a été vendue 10.000 euros» et dénonce «un raccourci inacceptable». Laurent Brillard insiste sur le fait que cet accord n'empêche pas la ville de disposer de son nom comme elle l'entend. D'ailleurs, de nombreuses marques se sont appropriées le nom Vendôme depuis des années, sans «la moindre autorisation», assure-t-il.

Il cite pêle-mêle un hôtel Vendôme, une charcuterie et des cosmétiques du même nom, avant de souligner que LVMH a au moins eu la délicatesse de demander la permission. «Vendôme est extrêmement gagnant de la venue de Vuitton, plaide Laurent Brillard. Et là, on récupère 10.000 euros supplémentaires pour un nom qu'ils auraient pu utiliser de toute façon».

Un atelier de maroquinerie LVMH existe déjà dans cette ville de 17.000 habitants et le groupe prévoit d'en ouvrir un autre en 2021. Le maire évoque «500 emplois créés à court et moyen terme». Sans compter qu'LVMH a selon lui investi plusieurs dizaines de millions d'euros pour restaurer le bâtiment classé dans lequel est installé son premier atelier.

Sur les réseaux sociaux, un élu d'opposition, l'écologiste Florent Grospart, a partagé son mécontentement. «Privatiser ce mot et le transformer en emblème publicitaire est une décision que nous ne pouvons pas partager», écrit-il. Pourtant, la décision ne semble pas avoir suscité d'importantes divisions au sein de l'équipe municipale puisque, sur 33 conseillers, seuls deux votes contre et deux abstentions ont été enregistrés.

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