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Le parquet de Paris demande un procès pour Alexandre Benalla et Vincent Crase

Après trois ans d'investigations, le Parquet de Paris a requis un procès à l'encontre d'Alexandre Benalla, mais aussi de son acolyte Vincent Crase. Après trois ans d'investigations, le Parquet de Paris a requis un procès à l'encontre d'Alexandre Benalla, mais aussi de son acolyte Vincent Crase. [Bertrand GUAY, Alain JOCARD / AFP]

Les magistrats sont convaincus que le 1er mai 2018, place de la Contrescarpe, celui qui était alors adjoint au chef de cabinet d'Emmanuel Macron s'est livré à des violences volontaires sur un manifestant.

Les images avaient fait vaciller la macronie à l'été 2018. Alexandre Benalla, alors au cabinet du Président de la République, était filmé en train de molester et de sembler interpeller un homme pendant la manifestation du 1er mai place de la Contrescarpe. Sur la vidéo, ce proche d'Emmanuel Macron portait un brassard «Police» et une radio professionnelle. Il avait eu l'autorisation d'être embarqué avec les forces de maintien de l'ordre ce jour-là par son ami Laurent Simonin, un haut cadre de la Préfecture de police, en tant qu'observateur.

Après trois ans d'investigations, le Parquet de Paris a requis un procès à l'encontre d'Alexandre Benalla, mais aussi de son acolyte Vincent Crase, notamment pour violences volontaires et immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique lors de cette séquence. 

Le parquet balaie d'un revers de main la défense du suspect

Dans ses réquisitions que CNEWS a pu consulter, le parquet balaie d'un revers de main la défense du suspect qui avait expliqué avoir agi, alors que les CRS étaient dépassés par la situation, dans le cadre de l'article 73 du code de procédure pénale qui stipule que dans le cas d'un délit flagrant, toute personne peut en appréhender l'auteur et le remettre à la police.

Mais cela ne s'applique pas pour ce qui s'est passé place de la Contrescarpe selon le ministère public : «Les différents rapports [...] et surtout le trafic radio [...] n'ont jamais mis en évidence que les forces de l'ordre étaient débordées. Il apparaît au contraire que les agissements d'A. Benalla et V. Crase ont compliqué l'action des CRS qui pensaient avoir affaire à des collègues policiers». Pour l'accusation, les deux hommes ont donc commis des violences volontaires lors de cette action et ont usurpé les fonctions des policiers. 

Même raisonnement pour des faits similaires aux Jardin des plantes le même jour : «A aucun moment la situation ne nécessitait l'intervention d'A. Benalla ou de V. Crase», lit-on dans le réquisitoire. Les deux hommes «se sont immiscés dans une action de police alors qu'il n'y avait aucune nécessité à la faire.»

De l'enquête, il ressort que l'autorisation d'assister aux opérations de maintien de l'ordre pendant cette manifestation du 1er mai n'avait pas suivi la procédure hiérarchique normale en vigueur à la Préfecture de Police, Laurent Simonin n'en ayant pas informé sa hiérarchie, sans que cela soit pénalement répréhensible.

En revanche, pour ce fonctionnaire de police et son collègue, Maxence Creusat, le Parquet de Paris demande un procès notamment pour violation du secret professionnel, pour des faits postérieurs : la transmission d'images de vidéoprotection de la Préfecture de police à A. Benalla pour qu'il assure sa défense. Maxence Creusat a, lui, expliqué aux enquêteurs avoir voulu «assurer la défense des institutions» et permettre «de rétablir la vérité des faits». Quant à Laurent Simonin, il a affirmé pendant les investigations qu'il ne savait pas que ces images étaient issues du réseau de la Préfecture. Une défense qui n'a pas convaincu le ministère public.

Désormais, c'est aux juges d'instruction de décider s'ils suivent les réquisitions du Parquet et renvoient les intéressés devant le tribunal correctionnel.

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