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La ZAD du Triangle de Gonesse dans le viseur de la justice

L'affaire va prendre une nouvelle tournure devant les tribunaux. L'un des principaux meneurs des militants qui ont installé une «Zone à défendre» dans le Triangle de Gonesse (Val-d'Oise) a été convoqué par la justice ce mercredi 17 février, où il a demandé le report de l'audience, qui aura finalement lieu ce vendredi 19 février.

Bernard Loup, président du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG), devra donc comparaître devant le tribunal judiciaire de Pontoise (95) pour «occupation illégale» à 10h30 vendredi, après avoir obtenu un sursis de deux jours ce mercredi 17 février. C'était le seul dimanche 14 février à avoir présenté sa carte d'identité à l'huissier dépêché sur le terrain, mandaté par l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France (Epfif) pour constater la présence des militants.

La région Ile-de-France, par la voix de sa présidente Valérie Pécresse, a en effet demandé l'évacuation de cette ZAD «sous astreinte de 800 euros chacun par jour de retard», estimant que «cette occupation illégale» pouvait «dégénérer rapidement en appels à la désobéissance civile et en violences». Désobéissance civile oui, répond Bernard Loup, mais le Collectif pour le Triangle de Gonesse «restera non violent».

Convoqué ce mercredi, Bernard Loup – par la voix de son avocat – a dans un premier temps demandé «le report de l'audience», en attendant d'avoir la réponse de l'aide juridictionnelle demandée pour le CPTG et pour lui-même. Vendredi, il devra à nouveau faire face à la justice, prêt à se défendre tout seul comme il le souhaite. Si l'audience n'est pas reportée à nouveau, le jugement en référé – ordonnant une possible expulsion – devrait ensuite être communiqué dans les jours qui suivent.

Quoi qu'il arrive, Bernard Loup assure que «la lutte continuera». «On prépare la suite, mais on n'abandonnera pas le projet agricole», a-t-il fait savoir, se disant «prêt à rester sur place pour soutenir cette occupation». Depuis le dimanche 7 février, plusieurs dizaines de personnes se trouvent en effet sur le site. Au sein de cet espace de 280 hectares de terres agricoles, ils s'opposent à la construction d'une gare et de voies de la ligne 17 du Grand Paris Express.

Les premiers travaux ont d'ailleurs commencé ce lundi 15 février, malgré l'installation de structures légères par les militants – dont certains appartiennent au collectif Extinction Rebellion – rappellant celles installées sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (44). Pour le secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts et candidat aux régionales dans la région Julien Bayou, «Bernard Loup s'inscrit dans les pas de Julien Durand», figure historique de la ZAC de Notre-Dame des Landes.

Lors d'une conférence de presse tenue ce mardi 16 février, Julien Bayou a tenu à apporter «un soutien indéfectible» à Bernard Loup, assurant que cette «mobilisation de désobéissance civile» se faisait «de façon pacifique à visage découvert [...] quitte à en assumer les risques en justice». Un appel à manifester a été relancé pour vendredi 19 février, à partir de 10h, devant le tribunal de Pontoise (95).

L'écologiste parle même d'un «symbole national». «Aujourd'hui, la réalité c'est que l'Epfif est en train de préparer la bétonisation et de traîner en justice les défenseurs des terres agricoles», explique celui qui estime que «la gare de la ligne 17 qui doit desservir cette zone non habitée n'a plus de raison d'être».

Les militants du Triangle de Gonesse avaient déjà eu raison du projet Europacity, méga-complexe de loisir qui a été annulé par Emmanuel Macron en novembre 2019. A la place, ils proposent d'implanter le projet Carma. «Un projet alternatif de transition écologique» selon Bernard Loup, qui prévoit notamment d'y développer plusieurs activités agricoles, comme du maraîchage et de l'horticulture, et ce, afin de relancer notamment une filière de production de fleurs en Ile-de-France, chère à... Valérie Pécresse.

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