Ils seront restés en place moins d'un mois. Les militants qui ayant installés une ZAD dans le Triangle de Gonesse (Val-d'Oise) ont été évacués par les forces de l'ordre ce mardi 23 février.
Au petit matin, plus d'une dizaine de cars de CRS ont encerclé la «Zone à défendre», située à une vingtaine de kilomètres au nord de Paris. Au milieu des palettes et des cabanes de fortune, ils auraient notamment interpellé 24 personnes.
La #ZAD du Triangle de #Gonesse ce matin... pic.twitter.com/fVhpgIWPDE
— Collectif Pour le Triangle de Gonesse (@CPTGonesse) February 23, 2021
Les organisateurs de cette ZAD ont plusieurs fois rappelé leur volonté d'agir sans aucune violence. Le tribunal de Pontoise avait ordonné leur évacuation vendredi 19 février, sur demande de Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France.
Depuis le dimanche 7 février, plusieurs dizaines de personnes se relayaient pour occuper cette ZAD, située au coeur d'une centaine d'hectares de terres fertiles.
La construction d'une gare critiquée
Les militants protestaient contre la construction en pleins champs d'une gare du Grand Paris Express, ainsi que des voies de la future ligne 17. A la place, ils défendent la mise en place du projet Carma, pour créer des activités agricoles.
Après avoir déjà annulé la construction d'Europacity, le complexe de loisirs prévu à cet endroit, le gouvernement a donc choisi d'agir vite, pour éviter la constitution d'un nouveau Notre-Dame-des-Landes à une vingtaine de kilomètres de Paris. Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, s'est d'ailleurs félicité de cette opération sur les réseaux sociaux :
Soutien aux forces de l’ordre qui mènent ce matin l’évacuation de la ZAD du Triangle de Gonesse dans le Val d’Oise. Force doit rester à la loi.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 23, 2021
Le maire de Grenoble, l'écologiste Eric Piolle, se trouvait ce matin aux côtés des manifestants. «Défendre les terres agricoles c'est prendre soin de l'assiette de nos enfants et de notre avenir», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux :
Défendre les terres agricoles cest prendre soin de l'assiette de nos enfants et de notre avenir. Nous sommes à la croisée des chemins. Aux côtés des citoyens mobilisés pour sauver le triangle de #Gonesse. Avec un Président écologiste le bassin parisien va respirer ! @julienbayou pic.twitter.com/ly8zLtNWFz
— Éric Piolle (@EricPiolle) February 23, 2021
Ce à quoi la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, a vertement répondu, en critiquant «instrumentalisation et postures politiciennes» :
Sans surprise, instrumentalisation et postures politiciennes.
L'avenir de ce territoire doit se construire de manière apaisée vers un aménagement écologique et raisonné, dans l'intérêt des habitants et le respect du droit.
Le dialogue noué depuis des mois continuera. #Gonesse https://t.co/wji3HRDS8R— Emmanuelle Wargon (@EmmWargon) February 23, 2021
De son côté, la candidate LFI aux régionales en Ile-de-France, Clémentine Autain, s'est rendue au commissariat de Cergy, où plusieurs militants ont été amenés. Elle a appellé à un nouveau «débat public»sur le sort réservé à ces terres du Triangle de Gonesse, afin d'éviter leur «bétonisation».
Le secrétaire national d'EELV, et candidat aux régionales, Julien Bayou, a tenu une conférence de presse ce midi. La semaine dernière, il s'était rendu à l'audience du tribunal de Pontoise pour soutenir Bernard Loup, le président du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG).
«C'est un enjeu national symbolique» a souligné Julien Bayou. «L'ensemble des forces politiques peuvent promouvoir des discours verts et dans les faits continuer des projets productivistes et destructeurs de terre».