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Paris : deux enquêtes ouvertes contre des policiers après des accusations de viol en garde à vue

Les faits se seraient déroulés le 5 avril dernier. Les faits se seraient déroulés le 5 avril dernier.[© Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Deux enquêtes – l'une administrative et l'autre pénale – ont été ouvertes pour «viol» et «violences», après le témoignage d'un homme d'une vingtaine d'années placé en garde à vue en avril au commissariat du 19e, à Paris, a-t-on appris ce jeudi 29 avril.

Le jeune homme – surnommé Tommi – a porté plainte ce mercredi 28 avril pour «violences» à caractère raciste par personne dépositaire de l'autorité publique et «viol» aggravé, d'après les révélations faites par StreetPress. Ce dernier avait déjà déposé plainte le 8 avril à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), entraînant l'ouverture de deux enquêtes confiées à l'IGPN.

Dans cette plainte, Tommi raconte avoir été interpellé le 5 avril après avoir fui un contrôle de police portant sur une suspicion de vol de voiture qu'il conteste. A cette occasion, il assure que deux policiers l'ont étranglé, frappé et insulté, l'un d'entre eux indiquant : «t'es mort, je vais te niquer ta mère, sale arabe».

Violences et humiliations

Conduit au commissariat du 19e – fait connu pour des soupçons de violences policières – le jeune homme aurait ensuite été placé en garde à vue notamment pour «recel de vol» et «refus d'obtempérer». C'est là, au moment de sa fouille, que l'un des deux policiers lui aurait demandé de se déshabiller intégralement et l'autre aurait «baissé [son] caleçon et a introduit son doigt dans le rectum de [Tommi]».

Le jeune homme indique avoir ensuite été maintenu en caleçon «pendant une vingtaine de minutes» dans un couloir du commissariat, «menotté à un banc», faisant «l'objet d'insultes et de moqueries» par les policiers. Selon son témoignage, certains l'appelaient même Théo, en référence à Théodore Luhaka, jeune homme blessé au niveau de la zone rectale lors de son interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois (93).

Début avril, Tommi a été examiné à l'unité médico-judiciaire de l'Hôtel Dieu. Dans son rapport – dont des extraits figurent dans la plainte – le médecin relève des blessures à différents endroits du corps ainsi qu'«une excoriation rougeâtre punctiforme millimétrique» lors de l'examen anal. C'est-à-dire «des constatations compatibles avec les déclarations du plaignant». Les deux policiers ont déposé plainte pour outrage et rébellion.

«Des faits très graves»

Informé de l'ouverture de cette enquête, Mounir Mahjoubi, l'ancien porte-parole du gouvernement et actuel député parisien du 19e arrondissement a qualifié de «faits très graves» le témoignage rapporté par StreetPress. L'élu a assuré avoir écrit «écrit au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et au Préfet de police Didier Lallement pour que l'enquête soit exemplaire».

Par ailleurs, l'élu parisien en a profité pour réclamer «plus de moyens pour ce commissariat en tension permanente face au crack, à l'insalubrité et à l'insécurité qui exaspèrent les habitants du 19e». Et ce, «outre cette enquête nécessaire pour rétablir probité et droiture inhérentes à la profession [de policier]», a-t-il ainsi fait savoir.

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