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Prisons : le nombre de détenus augmente encore, dans des établissements déjà surpeuplés

Déjà excessive, la population carcérale est encore en hausse en France. [LUCAS BARIOULET / AFP]

Avec 66.591 détenus au 1er juin 2021, pour 60.794 places opérationnelles, les comptes ne sont pas bons dans les prisons françaises. Une situation préoccupante qui pourrait encore s'aggraver, la tendance étant la hausse.

Selon les données statistiques du ministère de la Justice, révélées ce lundi 28 juin, la population carcérale a ainsi augmenté d'1,8% en un mois et de 14,6% en un an. Au 1er mai, la densité carcérale dans les 188 établissements pénitentiaires du pays était de 108%. Désormais, elle s'établit à 109,5%.

Dans les maisons d'arrêt le tableau est encore pire : la densité carcérale y est de 128,6% en moyenne. Elle atteint notamment des sommets à La Roche-sur-Yon, en Vendée, (210,3%) et à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées (200%). Ces établissements sont notamment réservés aux détenus en attente de jugement, soit 28,8% des personnes actuellement incarcérées en France. Les courtes peines peuvent aussi être purgées en maison d'arrêt.

La part des femmes reste stable

A l'heure actuelle, les mineurs représentent 1,2% de la population carcérale totale. Leur part est en très légère augmentation (+0,1%). Celle des femmes détenues reste stable elle aussi (3,3%). En dehors des personnes incarcérées, l'Hexagone compte également 15.409 individus sous écrous qui ne sont pas en prison mais font l'objet d'un placement sous surveillance électronique ou d'un placement à l'extérieur.

Au plus fort de la pandémie, la population carcérale avait drastiquement chuté, à la fois en raison d'entrées moindres et de mesures de libération anticipées. Au printemps 2020, par exemple, le taux d'occupation moyen des prisons était tombé sous le seuil des 100%. Une situation oubliée dès septembre 2020, avec la reprise à plein régime de l'activité judiciaire.

La France a déjà été pointée du doigt pour la piètre qualité de ses conditions carcérales, dégradées par la surpopulation. Au 1er juin, 908 détenus sont notamment contraints de dormir sur un matelas posé au sol, faute de lits suffisants. L'année dernière, en janvier, la Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la France pour la gestion de ses prisons, recommandant de prendre des mesures face à ce «problème structurel».

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