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Un espion russe a-t-il infiltré le cabinet du ministère de la Défense en 2017 ?

Le cabinet du ministère mis en cause a réagi en se déclarant «très surpris des déclarations d’un ancien DGSE qui sait que cette typologie d’affaires est classifiée». [THOMAS SAMSON / AFP]

Après avoir confirmé dimanche l’existence d’une «taupe» russe dans le cabinet du ministère français de la Défense en 2017, Bernard Bajolet, ex-directeur du service de renseignement extérieur (DGSE), a fait machine arrière ce lundi 18 octobre.

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, un espion du service de renseignement militaire russe (GRU) a été recruté sans le savoir par le cabinet du ministère français de la Défense en 2017 lors de la présidence de François Hollande.

«Des notes de la DGSE relatent en particulier des rendez-vous entre l’officier supérieur français et son officier traitant russe. Des comptes-rendus de réunions ministérielles auraient été transmis. A priori, il s’agissait pour le gradé d’expliquer la nouvelle politique de la France vis-à-vis de l’est de l’Europe à un interlocuteur qui s’était présenté à lui comme un diplomate», indiquait Mediapart dans un papier datant, il y a quatre ans.

L’ancien directeur de la DGSE confirme l’information...

Interrogé dans le cadre d’un documentaire diffusé par France 5 ce dimanche, l’ancien patron de la DGSE a confirmé les révélations de la presse française en 2017 indiquant qu’un espion russe avait investi l’ancien cabinet de Jean-Yves Le Drian, aujourd’hui ministre des Affaires Etrangères.

«En effet, quand j’étais directeur général de la sécurité extérieure, j’avais fait remonter. Dans les années précédentes on disait : “Tout ça c’est terminé, après la Guerre froide, on n’a plus à perdre son temps contre des espions qui n’existent plus (...) la priorité, ce sont les affaires de terrorisme”, mais pour autant, on voit bien que les activités d’espionnage n’avaient pas du tout cessé», a expliqué Bernard Bajolet dans le documentaire consacré à Vladimir Poutine.

...Avant de se raviser le lendemain

Dans un courrier adressé à l’AFP lundi, l’ancien directeur de la DGSE revient sur ses propos, qui ont déjà été largement repris par les médias français aujourd’hui. Il dit n’avoir «jamais voulu réagir à un cas individuel ni mentionner un cabinet en particulier, mais voulu souligner l’intensité des activités d’espionnage menées à l’encontre de notre pays par des puissances étrangères, dont la Russie, et l’importance de la fonction de contre-espionnage confiée aux services de renseignement».

«En aucun cas ma réponse ne peut être considérée comme une confirmation de la réalité des allégations dont a fait état Mme Roux (ndlr, la journaliste de France 5) sur la présence d’un agent étranger dans le cabinet d’un ministre de l’époque», a détaillé Bernard Bajolet dans sa lettre.

Le cabinet du ministre mis en cause a également réagi en se déclarant «très surpris des déclarations d’un ancien DGSE qui sait que cette typologie d’affaires est classifiée».

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