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L'apiculture française vit sa «pire année», avec une récolte de miel réduite de plus de moitié

La récolte de miel de 2020 avait pourtant été bonne. [Fred TANNEAU / AFP]

2021 est, sans conteste, «la pire année de l'apiculture française», selon la profession. L'an dernier, la récolte de miel français, entre 18.000 et 20.000 tonnes, était bonne. Celle de cette année s'annonce en revanche réduite de plus de moitié, entre 7.000 et 9.000 tonnes seulement.

Une situation «désastreuse», selon l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), qui s'explique notamment par des conditions climatiques particulièrement défavorables cet été et au printemps dernier. «Les abeilles n'ont pas pu bénéficier des floraisons», à cause des longues périodes de gel, de froid et de pluie successives, dans de très nombreuses régions françaises.

Les récoltes de miel de colza sont médiocres mais celles de miel d'acacia sont carrément «nulles sur tout le territoire», anéanties par les gelées tardives. Dans le sud, les miels de printemps (romarin, thym, bruyère blanche ou garrigue) ne se portent guère mieux, de même que celui de châtaignier.

En montagne, les miellées se sont avérées trop brèves, donc globalement mauvaises, et dans l'est, celles de forêt ou de sapin sont presque nulles elles-aussi. Seul le miel de lavande, dans le sud-est, tire son épingle du jeu puisque la récolte de tournesol, inégale selon les bassins, reste décevante. Unique point positif : la prédation du frelon a été très faible cette année car il a lui aussi souffert des mauvaises conditions climatiques.

Au-delà de la météo enregistrée au printemps et à l'été 2021, les apiculteurs pointent plus globalement la responsabilité du «bouleversement climatique», qu'ils ressentent «depuis une bonne quinzaine d'années». Pour preuve, l'Unaf fait appel aux chiffres de 1995, à l'époque où la France produisait environ 32.000 tonnes de miel par an.

Au mois de juillet, les apiculteurs avaient déjà alerté les services de l'Etat et demandé la mise en oeuvre du régime des calamités agricoles. La procédure a été enclenchée dans plusieurs départements mais, selon le président de l'Unaf, Christian Pons, il y aura forcément «moins de miel français dans les magasins» et «beaucoup de miel étranger».

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