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L'Anses alerte sur la hausse des intoxications liées aux champignons sauvages

L'Anses insiste sur l'importance de ne consommer que des champignons qui ont été identifiés avec certitude.[NICOLAS TUCAT / AFP]

La cueillette de champignons, ça ne s'improvise pas. Les récents chiffres des centres antipoison (CAP) le démontrent puisque, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), le nombre d'intoxications a fortement augmenté. «Près de 1.000» cas ont été signalés depuis le 1er juillet 2021.

Les conséquences sont parfois graves, l'Anses cite notamment des «troubles digestifs sévères, complications rénales» ou des «atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe». La consommation de champignons toxiques peut même mener à la mort et trois décès ont déjà été enregistrés en 2021. A titre de comparaison, en 2020, 1.300 personnes ont été intoxiqués sur l'ensemble de la période entre juillet et décembre, avec 29 cas graves et 5 décès.

Face aux chiffres en hausse, l'Anses a donc décidé de publier, ce dimanche 31 octobre, ses recommandations pour éviter que les Français ne prennent des risques avec leur cueillette. Il s'agit principalement de ne consommer que les champignons identifiés avec certitude. En cas de doute, il vaut mieux renoncer à les manger ou demander conseil à un spécialiste en la matière, un pharmacien ou le membre d'une association de mycologie, par exemple. L'Anses signale par ailleurs un «risque élevé d'erreur» de la part des applications de reconnaissance de végétaux sur smartphone.

L'identification d'un champignon passe également pas une cueillette habile. Il faut veiller à prélever la totalité du spécimen, pied et chapeau compris, afin de pouvoir distinguer toutes ses caractéristiques. Cela implique de ne pas cueillir les champignon qui sont, pour une raison ou une autre, altérés. Ceux qui poussent sur des sites potentiellement pollués (bords de route, aires industrielles, décharges...) sont aussi à éviter, de même que les champignons achetés «à la sauvette».

Ne jamais les consommer crus

Les précautions sont également de rigueur au moment du stockage de la récolte. Il faut veiller à ne pas mélanger les espèces entre elles et à entreposer les champignons «dans une caisse, un carton ou un papier». Tout sauf un sac plastique, «qui accélère le pourrissement». La cueillette peut ensuite être placée au réfrigérateur et mangée dans les deux jours.

L'Anses conseille de ne jamais ingérer les champignons sauvages crus, mais toujours après une cuisson de «20 à 30 minutes à la poêle ou 15 minutes à l'eau bouillante». Il vaut mieux en consommer «en quantité raisonnable» et ne pas faire goûter ces champignons sauvages à de jeunes enfants. Une vigilance accrue est d'ailleurs recommandée concernant ces derniers, afin d'éviter qu'ils mettent à la bouche des champignons trouvés dans le jardin ou la cour de l'école.

Si des symptômes apparaissent après ingestion (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées...), il peut être utile de noter l'heure du ou des derniers repas et celle de l'apparition des premiers maux. Il convient également de conserver ce qu'il reste de la cueillette ou de présenter des photos des champignons ingérés, avant cuisson, pour aider les toxicologues à identifier le traitement adéquat.

Surtout, le bon réflexe est de se rapprocher d'un Centre antipoison, en précisant que des champignons sauvages ont été consommés. Si les symptômes sont plus sérieux (perte de connaissance, détresse respiratoire...) l'Anses conseille de contacter immédiatement les services d'urgence, tels que le Samu. L'Agence souligne en tout cas la nécessité d'agir vite car «l'état de la personne intoxiquée» peut, selon elle, «s'aggraver rapidement».

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