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Glyphosate : la SNCF ne l'utilisera plus pour désherber les voies en 2022

La SNCF était jusqu'ici la plus grande utilisatrice de glyphosate en France.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Entre la SNCF et le glyphosate, la rupture est annoncée. Plus grande utilisatrice de cet herbicide en France, l'entreprise a annoncé qu'elle ne l'utilisera plus en 2022. Un autre produit sera employé pour désherber les voies ferrées.

Ce faisant, la SNCF honore l'engagement qu'elle avait pris, de ne plus avoir recours au glyphosate à partir de la fin 2021. Cette décision s'appuyait à l'époque sur la promesse, abandonnée depuis, d'Emmanuel Macron d'en interdire l'usage en France à cette même échéance. Le glyphosate a été réautorisé par l'Union européenne jusqu'en décembre 2022.

Jusqu'ici, l'entreprise usait de 35 à 38 tonnes de ce produit par an, soit 0,4% de la consommation totale nationale. Le glyphosate était utilisé pour désherber le réseau de voies ferrées, un impératif de sécurité pour la SNCF. En effet, sans intervention, la végétation pourrait retenir l'eau et déformer plate-formes et rails. Les touffes d'herbe sont en outre susceptibles de gêner les rayons laser chargés de vérifier l'écartement des voies ou de perturber les tournées d'inspection des cheminots.

L'entreprise s'est engagée à ne plus utiliser cet herbicide en raison des nombreuses controverses qui entourent le glyphosate, jugé nocif et notamment accusé de provoquer des cancers. «Nous travaillons sur des solutions alternatives de traitement, ainsi que leur modalités d'emploi, en vue de la prochaine période de traitement», a indiqué Matthieu Chabanel, directeur général délégué chargé des projets de la maintenance et de l'exploitation du gestionnaire public des voies ferrées.

SNCF Réseau prévoit de remplacer le glyphosate par un mélange composé à plus de 95% d'acide pélargonique, associé à un produit de biocontrôle (à base d'ingrédients naturels) et à une molécule de synthèse de la famille des sulfonylurées. La solution est présentée comme moins efficace, plus chère et plus visqueuse, ce qui nécessite d'embarquer de plus grands volumes.

Elle sera utilisée sur les voies et les pistes, mais pas sur leurs abords. Conformément à la récente loi Egalim, pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, ces zones devront être fauchées. Ces nouvelles pratiques entraîneront un surcoût de maintenance estimé par la SNCF à une centaine de millions d'euros par an. Une somme qui, pour l'heure, est prise en charge par le plan de relance gouvernemental.

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