En direct
A suivre

Île-de-France : le passe navigo va-t-il augmenter cette année ?

Selon IDFM, le prix du passe Navigo ne devrait pas augmenter en 2022. Selon IDFM, le prix du passe Navigo ne devrait pas augmenter en 2022.[© Philippe LOPEZ / AFP]

C'est un sujet qui préoccupe les Franciliens. Après plusieurs années de gel des tarifs du passe Navigo, celui-ci pourrait-il augmenter cette année ? La question se pose, alors qu'Ile-de-France Mobilités accuse d'importantes pertes depuis le début de la crise sanitaire.

C'est une promesse de Valérie Pécresse : le prix du passe Navigo n'augmentera pas, fixé à 75,20 euros par mois depuis 2017. Mais la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) pourrait changer d'avis au cours de l'année 2022. C'est en tout cas ce qu'envisagent certains usagers et associations d'usagers, qui y verraient l'occasion d'améliorer l'offre de transports dans la région.

Une augmentation inévitable, selon la FNAUT

C'est notamment le cas de l'Association des usagers des transports en Ile-de-France (FNAUT), dont le président Marc Pélissier explique que le contexte lié à la crise sanitaire fait qu'Ile-de-France Mobilités «a besoin de recettes supplémentaires». Et si, selon lui, le trou dans les caisses ne pourra pas être uniquement comblé par les usagers seuls, il est tout de même «probable» qu'«une partie» leur incombe.

«Ce n'est pas un souhait, mais c'est un constat par rapport à la situation», tempère Marc Pélissier, qui assure que les mesures mises en place ces dernières années (Navigo Junior, Navigo Sénior et le prochain «bouclier tarifaire») – auxquelles les associations sont «très favorables», souligne-t-il – représentent tout de même «quelques dizaines de millions d'euros de perte de recettes tous les ans», sans parler des pertes liées au Covid-19.

Dans ce contexte, les associations ne se disent pas opposées à une «hausse tarifaire raisonnable» – de l'ordre de 1 ou 2 % – si celle-ci venait améliorer la qualité de service et développer l'offre dans les transports en commun de la région. «Or, aujourd'hui, force est de constater que cette crise financière pèse sur l'offre de transports», ajoute Marc Pélissier, qui entend juste «mettre le sujet sur la table».

«Le budget ne prévoit pas de hausse», répond IDFM

Des prévisions de hausse tarifaire démentie par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports en commun en Ile-de-France. «Le budget a été voté il y a un mois pour l'année 2022, et il ne prévoit pas de hausse», explique-t-on dans les couloirs de l'institution.

«Le budget prévisionnel n'est que prévisionnel», assure pourtant Marc Pélissier, qui estime que «rien n'empêche» IDFM d'augmenter le prix du passe Navigo au cours de l'année, si l'institution le décide. De plus, le budget repose, selon lui, «sur des hypothèses un peu optimistes», prévoyant notamment «la reprise de la fréquentation» et des «recettes voyageurs assez optimistes», et ce, alors qu'il a été «voté avant Omicron» et l'appel du gouvernement à faire davantage de télétravail.

«De toute façon, dans l'état actuel, IDFM est incapable d'avoir un budget en équilibre s'il n'y a pas de nouvelles recettes dans le courant de l'année», conclut le président de la FNAUT, qui rappelle que l'Etat «n'a pas une attitude très claire» en acceptant «une aide a minima». Et d'espérer qu'il y ait «un accord global Etat-région» à ce sujet. 

Pour rappel, Valérie Pécresse avait en effet obtenu de l'Etat une aide de 800 millions d'euros pour IDFM en 2021, alors qu'elle réclamait 1,3 milliard d'euros. La présidente de la région et d'IDFM avait alors jugé cette aide «très insuffisante par rapport aux besoins du réseau». Pire, selon les prévisions, le versement mobilité ne retrouvera son niveau d'avant-crise qu'en 2024, selon l'institution, qui prévoit encore un manque à gagner de 730 millions d'euros en 2022.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités