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Cold cases : le père d'Estelle Mouzin disparue en 2003 réclame un pôle de juges spécialisés

Une cinquantaine de personnes ont bravé la pluie hivernale pour une marche silencieuse en hommage à Estelle Mouzin. [BERTRAND GUAY / AFP]

Eric Mouzin, père d'Estelle disparue il y a 19 ans, a martelé ce samedi 8 janvier, son souhait de voir la création d'un pôle de juge spécialisés dans les «cold cases» («affaires gelées»), à l'issue de la marche annuelle silencieuse en hommage à sa fille, à une trentaine de kilomètres de Paris.

«Un nouveau juge est amené à intervenir sur un dossier qu'il ne connaît pas, nous trouvons cette situation inquiétante», a déclaré Eric Mouzin devant une quarantaine de personnes rassemblées dans la salle communale de Guermantes, petite commune paisible de Seine-et-Marne. Depuis fin décembre, la juge Sabine Khéris, qui avait obtenu des avancées significatives dans le dossier Estelle Mouzin, a quitté son poste au tribunal judiciaire de Paris.

Ce samedi après-midi, une cinquantaine de personnes ont bravé la pluie hivernale pour une marche silencieuse en hommage à Estelle Mouzin, disparue à l'âge de neuf ans, le soir du 9 janvier 2003, alors qu'elle rentrait de l'école. «Il m'a semblé qu'on était à un tournant possible de ce dossier», a ajouté Eric Mouzin, évoquant le récent envoi d'un courrier au Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

Dans ce courrier, que l'AFP a pu consulter, il redoute «un nouveau gâchis» et réitère son souhait de voir la création d'un pôle de juges spécialisés dans les «cold cases», soit les crimes non élucidés. «La création de ce pôle aurait dû être anticipée depuis très longtemps. Aujourd'hui ce pôle n'existe pas même si la loi prévoit sa création», a-t-il défendu pendant la conférence de presse.

«Il faut se donner les moyens» 

Pendant de longues années, l'enquête est allée d'impasses en culs-de-sac, malgré la détermination du père à retrouver la trace de sa fille. Succédant dans cette affaire à sept autres magistrats, la juge Kheris avait réussi en mars 2020 à faire reconnaître au tueur en série Michel Fourniret son rôle dans la mort de l'enfant. Condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, Michel Fourniret est mort à 79 ans à Paris le 10 mai 2021.

«Nous savons que Madame Khéris souhaite rejoindre ce pôle», a déclaré Didier Seban, l'un des avocats de la famille. «Pour nous ce serait la meilleure situation». «On n'est pas dans un dossier normal, il faut se donner les moyens et assurer la continuité du travail déjà effectué», a soutenu Me Seban. Cette marche était la première depuis la mort de Michel Fourniret survenue il y a près de huit mois.

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