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Crack à Paris : une opération de nettoyage lancée Porte de la Villette

La préfecture de police de Paris a lancé lundi matin une grande opération de nettoyage du square porte de la Villette, dans le 19ème arrondissement de la capitale, où des consommateurs de crack ont été déplacés au mois de septembre.

Des camions de CRS étaient présents pour sécuriser l’opération, qui a consisté à détruire le campement des toxicomanes, en retirant les tantes, les structures et les clôtures de chantiers qui y ont été installées, à l’aide d’engins de chantier et des agents municipaux de la ville de Paris pour recueillir les encombrants. Au fil des mois, ce qui devait être un campement provisoire s’était en effet transformé en une sorte de bidonville.

L'opération s’est déroulée dans le calme, et n’a pas pour objectif d’évacuer les consommateurs de crack. Des riverains du quartier ont affirmé aux reporters de CNEWS que, pour eux, ce nettoyage n’était toutefois pas suffisant et qu'il n’allait pas régler les problèmes d’insécurité, et qu'ils souhaitent une évacuation définitive des toxicomanes.

Il y a quatre mois, en septembre dernier, les consommateurs de crack des jardins d’Eole et de Stalingrad avaient été évacués vers la porte de la Villette, ce qui devait être une solution temporaire, pour la préfecture de police.

La situation n’a pourtant fait qu’empirer depuis, si bien qu'il y a un mois, les élus de la mairie du 19e arrondissement de la capitale, d’Aubervilliers et de Pantin avaient interpellé Emmanuel Macron sur cette situation d’urgence, aussi bien pour les riverains que pour les toxicomanes en situation de grande précarité.

Lundi, cela fait quatre mois jour pour jour que les consommateurs de crack ont été déplacés à la Villette. Une manifestation a eu lieu en fin de journée, à compter de 18h, à l’initiative du collectif 93 Anti-Crack, pour réclamer des solutions. 

Reste que pour certaines ONG, à l'instar de Fédération Addiction et Médecins du Monde, «la destruction du camp de la porte de la Villette met de nombreuses personnes en danger», ont-elles dénoncé dans un communiqué commun.

«Une intervention inhumaine et indigne», dénoncent des ong

«Il est urgent de proposer une solution durable de prise en charge de toutes ces personnes [...] Une nouvelle fois, sans concertation avec les acteurs associatifs et sans qu’aucune solution durable ne soit proposée. Une opération qui met en danger les occupants du camp. Cette intervention inhumaine et indigne, a pour conséquence la mise en danger des personnes déjà très précarisées et présentant de nombreuses problématiques», ont-elles encore déploré.

«Nassés toute la journée, les occupants du camp ont perdu leurs papiers et ont été empêchés de se rendre à des rendez-vous médicaux pourtant urgents et nécessaires. La destruction de leurs habitats de fortune, certes indécents dans une société développée, revient à les mettre à la rue sans protection. Aucune mise à l’abri ne leur a été proposée pour affronter une nuit de température négative. Les usagers de drogues les plus précarisées seraient donc les seules personnes à ne pas bénéficier d’un plan hivernal ? Les solutions existent», font-elles savoir. 

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