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Île-de-France : même loin des grands axes, le trafic routier est la principale cause de pollution

D'après les premières mesures d'Airparif, les particules ultrafines sont présentes en nombre même loin du trafic routier. D'après les premières mesures d'Airparif, les particules ultrafines sont présentes en nombre même loin du trafic routier.[© THOMAS COEX / AFP]

En Île-de-France, le trafic routier apparaît comme étant la principale source de pollution aux particules ultrafines (PUF) dans la région, selon les résultats d'une première campagne de mesures.

Airparif a publié ce mardi les résultats d'«un premier volet» de relevés réalisés de décembre 2020 à février 2021 sur quatre sites franciliens. Trois se trouvent en zone urbaine ou péri-urbaine : le quartier parisien des Halles à Paris (75), à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine (92) et Tremblay-en-France, dans le Seine-Saint-Denis (93) et un se trouve en zone rurale, à Bois-Herpin, dans l'Essonne (91).

Selon l'observatoire de la qualité de l'air dans la région francilienne, les résultats de cette première campagne montrent une variabilité bien plus élevée entre ces quatre sites que pour les particules en suspension PM10. Le site le moins pollué est de fait celui en zone rurale, avec des niveaux moyens de 2.700 particules par cm3 d'air, contre 6.600 à 9.300 particules par cm3 pour les sites urbains.

«Dans l'air, même à distance du trafic routier»

«Ces premières observations, menées en hiver, montrent que les particules ultrafines sont présentes partout et ont été en moyenne pendant la campagne de mesure deux à trois fois plus élevées dans l’agglomération parisienne que dans la zone rurale», explique Airparif, qui ajoute que «des particules ultrafines émises par le trafic routier ont été mesurées dans l’air, même à distance» de celui-ci. A noter également que c'est à Tremblay, puis à Gennevilliers et enfin à Paris que l'on trouve les concentrations les plus élevées.

D'après l'observatoire, même si les points de mesures se trouvent éloignés du trafic routier, la contribution de celui-ci à la pollution de particules ultrafines est en effet «prépondérante en agglomération», tout comme le chauffage au bois. Il existe néanmoins «des tailles de particules ultrafines et des périodes de pics bien distinctes pour ces deux sources», souligne Airparif.

Les concentrations sont d'ailleurs plus fortes lors des périodes les plus froides, illustrant l'importance du chauffage. Les résultats de la deuxième campagne de mesures, réalisée pendant l'été 2021 à proximité du trafic routier sont attendus mi-2022. Les autres campagnes doivent se poursuivre jusqu'en 2024 et permettront notamment d'identifier où implanter dans la région des sites de surveillance permanente des PUF.

Il fait pourtant «l’objet d’inquiétudes sanitaires croissantes et de recommandations de renforcement de leur surveillance de la part de l’ANSES en France et de l’OMS à l’international», rappelle Airparif. Et s'il ne fait pas encore l'objet d'une réglementation spécifique, il est fortement soupçonné d'impacts néfastes sur la santé humaine, pouvant pénétrer plus profondément les voies respiratoires que les particules fines type PM10 (elles-mêmes déjà responsables de 29.800 décès prématurés en France en 2019, selon les derniers chiffres de l'Agence européenne de l'environnement).

Tout l'intérêt d'étudier ce polluant réside donc selon Airparif dans le fait qu'il est considéré comme «émergent» et n’est donc «pas réglementé à ce jour». 

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