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«Eole» : pourquoi le prolongement du RER E affiche un surcoût de 1,7 milliard d'euros

Le premier tronçon jusqu'à Nanterre était prévu pour 2022, et jusqu'à Mantes-La-Jolie pour 2024. Le premier tronçon jusqu'à Nanterre était prévu pour 2022, et jusqu'à Mantes-La-Jolie pour 2024. [© THOMAS COEX / AFP]

Officiellement lancée le 12 janvier dernier, une mission d'information et d'évaluation (MIE) doit désormais répondre à l'épineuse question : pourquoi le prolongement du RER E affiche-t-il un surcoût de 1,7 milliard d'euros ? Ce jeudi 3 février, les principaux acteurs du projet vont commencer à être auditionnés.

Et le premier d'entre eux ce jeudi, à partir de 13h30, n'est autre que Xavier Gruz, le directeur de projet d'Eole. Il sera suivi par Kian Gavtache, le directeur général adjoint des grands projets de SNCF Réseau, puis de Bernard Gobitz, le vice-président de l’association des usagers des transports en commun en Ile-de-France (FNAUT). L'un après l'autre, ils devront répondre aux questions du président de la MIE, Vincent Poiret (LR), et à celles du rapporteur de la MIE, Jean-Marc Germain (PS).

Parmi les principales questions, les élus – de tous bords politiques – s'attacheront à comprendre quelles ont été les mauvaises surprises du chantier et quels ont été les événements inattendus entraînant des complications et donc des retards. L'objectif ? Comprendre l'origine des dérapages et faire en sorte que le projet tienne la route. Pendant 6 mois, la MIE devrait ainsi «nourrir les discussions autour du financement de ce projet».

Eole «devra aller jusqu'au bout»

Car malgré un dépassement budgétaire désormais estimé à 1,7 milliard d'euros, le chantier d’Éole «devra aller au bout» avait ainsi lancé Stéphane Beaudet en novembre dernier lors de l'instauration de la MIE par le conseil régional. Le vice-président de la région chargé des transports avait d'ailleurs insisté sur le besoin «d'auditer le fonctionnement de l'opérateur SNCF Réseau» sur des questions «industrielles et techniques» afin de comprendre les raisons de ce dépassement budgétaire.

Début 2021, d'importants surcoûts avaient déjà été annoncés, de l'ordre de 640 millions d'euros, alors que SNCF Réseau s'attendait à de nouveaux surcoûts liés à la crise sanitaire. Initialement estimé à 3,8 milliards d'euros, Valérie Pécresse – la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités – avait finalement annoncé en octobre dernier que le budget devrait atteindre les 5,4 milliards d'euros, qui avait alors dénoncé une situation inacceptable.

«Des modifications de programmes externes au projet et des contraintes supplémentaires, dont des aléas et imprévus, sont intervenues depuis le début des travaux, auxquels s’ajoute la Covid 19», s'était ainsi défendu SNCF Réseau. Elle avait notamment cité «deux crues significatives de la Seine ainsi que des manifestations particulièrement nombreuses, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes, qui nous ont imposé des démontages d’installations de chantier et des arrêts de production».

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Pour rappel, le RER E – qui relie actuellement Chelles et Tournan (Seine-et-Marne) à l'est de Paris, à la gare Saint-Lazare (9e) – doit être prolongé à l'ouest. Un projet souvent baptisé «Éole», qui consiste donc à prolonger la ligne existante jusqu'à Nanterre (Hauts-de-Seine) d'ici à mi-2023, puis jusqu'à Mantes-la-Jolie (Yvelines) dans un second temps. Il doit notamment être financé par la Société du Grand Paris (1,5 milliard) et la région (1,1 milliard).

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