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Paris : le projet de «grand site tour Eiffel» validé, contre l'avis de la droite mais avec l'appui des écologistes

Le projet vient d'être validé au Conseil de Paris, ce mardi 8 février. Le projet vient d'être validé au Conseil de Paris, ce mardi 8 février.[© GP + B]

Loin de faire l'unanimité au sein des élus parisiens, le projet de «grand site tour Eiffel» a tout de même été approuvé ce mardi 8 février, au Conseil de Paris. Et ce, notamment grâce à l'approbation des élus du groupe écologiste, qui ont finalement consenti à se ranger derrière l'exécutif sur ce dossier

Présenté au public en mai 2019 et revu plusieurs fois jusqu'à aujourd'hui, ce projet de réaménagement des abords de la tour Eiffel a vocation, selon la municipalité parisienne, «à retrouver une cohérence paysagère, environnementale, écologique et patrimoniale». Les objectifs sont notamment d'«offrir un nouvel espace de promenade et de détente», de «redonner vie aux jardins du Trocadéro et du Champ de Mars», d'«améliorer l’expérience de visite» de la Dame de Fer, de «donner plus de place aux piétons et au végétal» ou encore «d'améliorer la gestion des grands événements».

Pour cela, il prévoit la création d'une immense promenade végétale depuis la place du Trocadéro jusqu'à l'Ecole Militaire, en passant par les Jardins du Trocadéro et le pont d'Iéna, jusqu'au gymnase Emile Anthoine, situé aux abords de la tour Eiffel. Et ce, suivant 3 grands principes énumérés par Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, qui sont «d'offrir davantage d'espaces aux piétons», «de développer la place de la nature» et «de mettre en valeur la perspective Trocadéro-Tour Eiffel-Ecole Militaire».

L'appui décisif des écologistes

Un projet ambitieux qui n'aurait pas été approuvé sans l'appui des élus du groupe écologiste au Conseil de Paris, qui réclamaient notamment l'adoption d'un «moratoire» au sujet des pelouses de la partie nord du Champ-de-Mars, ainsi que l'assurance que la Ville de Paris allait «réduire progressivement les évènements autorisés sur le site afin d’atteindre en 2025 un total de 250 jours de repos où n’auront lieu aucun événement sur les espaces verts du site». Des concessions que le premier adjoint, également chargé de l'urbanisme, a bien voulu accepter.

«L’adoption de notre vœu et de notre amendement est une nouvelle étape dans la transformation de ce site emblématique», se sont d'ailleurs félicités les élus écologistes au Conseil de Paris, qui se se sont en outre «engagés pour faire des abords de la Tour Eiffel un espace plus apaisé, végétalisé et propice au développement des mobilités douces, en réduisant drastiquement la place de la voiture». «A travers ce projet, ce sont deux ronds-points épouvantables, dédiés à la voiture qui vont disparaître au bénéfice d’espaces piétonnisés et végétalisés pour les piétons et cyclistes», a souligné la présidente du groupe, Fatoumata Koné.

La colère des maires des 7e, 15e et 16e

«Nous ne sommes pas du tout d’accord avec la vision que donnent les Verts d’un prétendu compromis. C’est de la pure communication et un jeu de dupes au détriment des Parisiens», ont de leur côté regretté les élus du groupe Changer Paris dont font partie les maires des 7e, 15e et 16e arrondissements, les plus concernés par ce projet urbanistique d'envergure. Dans un communiqué diffusé à l'issue du vote au Conseil de Paris, ils ont regretté la décision des Verts, qui selon eux «critiquent un projet anti-écologique mais tiennent la truelle main dans la main avec les socialistes».

Pire, selon eux, les élus du groupe écologiste «n’ont rien obtenu au sujet du projet Site One, qui verra bien le jour comme souhaité par l’exécutif municipal auquel ils appartiennent et dont ils sont complices». Prenant la parole au nom du groupe Changer Paris, Agnès Evren a assuré que les riverains des 7e, 15e et 16e arrondissements s'apprêtaient «à vivre l'enfer» à cause des travaux et subiraient ainsi «de plein fouet l'obsession anti-voiture» de la municipalité parisienne, qui ne prend pas en compte selon elle «les 6.124 avis des Parisiens recueillis [dans le cadre de la consultation du public par voie électronique (PPVE), ndlr] qui clament tous à l’unanimité leur inquiétude quant à la fermeture du pont d'Iéna à la circulation».

«Ce projet ne satisfait personne, quelles que soient les convictions ! Les Parisiens n’ont de cesse de le rappeler. La consultation numérique a posé un diagnostic clair : le projet est très majoritairement rejeté. Il ne convainc ni les habitants, ni les associations et encore moins les riverains», a également rajouté Rachida Dati, la maire du 7e arrondissement et présidente du groupe Changer Paris, qui a regretté qu'«aucune étude d’impact sincère et objective [n’ait été] proposée sur les reports de circulation engendrés par la fermeture de la place Jacques Rueff et de l’avenue Joseph Bouvard».

Des critiques balayées par l'exécutif, qui entend mener à bien ce projet – qui «suscite des craintes, parce qu'il est un sujet d'ampleur» selon Florian Sitbon, élu Paris en Commun, qui a défendu point par point les critiques de la droite à ce sujet. Pour la présidente du groupe écologiste, Fatoumata Koné, il s'agit avant tout de transformer «ce lieu touristique français et mondial majeur», qui n'est selon elle, «actuellement pas digne du prestige national et internaitonal dont il jouit».

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