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La mortalité infantile augmente en France depuis 2012

Près de la moitié des décès (47,8%) ont lieu lors de la première semaine suivant la naissance.[Unsplash/Charles Eugene]

Considéré comme un indicateur clé de la santé d'une population, le taux de mortalité infantile rebondit nettement en France depuis 2012. Dans une étude publiée mardi 1er mars dans le Lancet, des scientifiques estiment qu'il est «primordial» de comprendre les causes de cette augmentation.

Des chercheurs et chercheuses de l'Inserm, de l'Université de Paris, de l'AP-HP et du CHU de Nantes ont collaboré avec des équipes de l'Université de Californie dans le cadre de ce travail de recherche. Ensemble, ils ont analysé les données d'état civil de l'Institut national de statistique et d'études économiques (Insee), entre 2001 et 2019.

Martin Chalumeau, le pédiatre et épidémiologiste qui a supervisé l'étude, résume ainsi la teneur des résultats : «On était parmi les meilleurs élèves pendant longtemps, puis la tendance s'est infléchie depuis 2005 et ça remonte de 2012 à 2019». En d'autres termes, le taux de mortalité infantile à fortement diminué de 2001 à 2005 en France, puis de façon plus lente de 2005 à 2012, avant de partir à la hausse.

Dans le détail, 53.077 décès de nourrissons de moins d'1 an ont été relevés parmi les 14.622.096 naissances vivantes enregistrées entre 2001 et 2019. Soit un taux de mortalité infantile moyen de 3,63 pour 1.000 (4,00 chez les garçons, 3,25 chez les filles). Près d'un quart des décès (24,4%) sont survenus au cours du premier jour de vie et la moitié (47,8%) au cours de la période néonatale précoce, soit la première semaine suivant la naissance.

Des chiffres «très inquiétants»

En 2012, le taux de mortalité infantile était de 3,32 pour 1,000 naissances vivantes. Ce même indicateur s'est établi à 3,56 en 2019, marquant une augmentation de 7%. A titre de comparaison, Martin Chalumeau ajoute : «Si on avait le taux de mortalité de la Suède ou de la Finlande, il y aurait chaque année 1.200 décès d'enfants de moins de 1 an en moins».

Les chiffres sont selon lui «très inquiétants» mais n'en font pour l'instant pas «une priorité de santé publique». Le pédiatre souligne toutefois l'importance d'explorer en détails les causes de cette augmentation.

Pour l'heure, les auteurs de cette étude n'en sont qu'au stade des hypothèses. Ils rappellent notamment que les principaux facteurs de risque de décès précoces sont liés à la prématurité et à la présence d'anomalies congénitales. Des facteurs à leur tour affectés par la santé maternelle avant et pendant la grossesse, et par des données socio-économiques.

Partant de là, ils soulignent que, selon les enquêtes nationales périnatales françaises, l'âge maternel, l'indice de masse corporelle et le tabagisme pendant la grossesse ont augmenté régulièrement au cours de la période d'étude.

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