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Mort d'Yvan Colonna : ce qu'il faut retenir de l'audition du directeur de la prison d'Arles à l'Assemblée

Marc Ollier, direction de la prison d Arles, est entré en fonction le 1er mars, la veille de l agression d Yvan Colonna. [Emmanuel DUNAND / AFP]

Auditionné ce mercredi à l’Assemblée nationale, le directeur la prison d’Arles a expliqué que le meurtrier d'Yvan Colonna «voulait se payer quelqu'un de connu». Il a ajouté ne pas croire l'explication d'un «blasphème» prononcé par le détenu corse.

Un acte pour la notoriété ?

«Jusqu'au 2 mars, aucun de vous n'en avait entendu parler. Qu'est-ce qu'il pouvait faire pour être connu et pas être le petit jihadiste inconnu parmi X en France? Agresser (...) qui, sinon le plus connu sur la prison, Yvan Colonna», a déclaré Marc Ollier lors d'une audition devant la commission des lois.

Le directeur, qui a pris ses fonctions le 1er mars, la veille de l’agression de l’assassin du préfet Erignac, a toutefois précisé que cette déclaration était son sentiment qu’il n’avait pas de preuves.

Profil et explications du meurtrier

Franck Elong Abe a été arrêté en Afghanistan. Il a notamment été condamné pour «association de malfaiteurs terroriste» et était incarcéré depuis 2019 à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône), après un parcours chaotique dans d'autres établissements.

D’après sa déclaration aux enquêteurs, il a attaqué son co-détenu dans la salle de sport «pour riposter contre celui qui a blasphémé», assurant qu'il avait tenu des paroles offensantes «cinq ou six fois».

«Ca ne me paraît pas très crédible, a confié Marc Ollier. C'est quelqu'un (Yvan Colonna) qui était très ouvert avec les détenus musulmans, même ceux qui ne partageaient pas les mêmes opinions que lui».

Sa prédécesseure à la tête de la prison, Corinne Puglierini, a elle indiqué que «jusqu'au drame», Franck Elong Abe «donnait entière satisfaction» dans son emploi d'«auxiliaire» chargé du ménage des salles de sport, qu'il occupait depuis septembre.

Elle a ajouté n'avoir «pas d'informations» sur le fait qu'il se soit laissé pousser la barbe depuis peu et n'avoir pas eu de communication de la part des services de renseignements sur son attitude en Afghanistan.

Les détails de l’agression

En larmes à l'évocation du sort d'Yvan Colonna, le chef d'établissement sur l’agression décrite comme «dégueulasse» : «il se jette sur lui, pas un mot à Colonna. Il est parfaitement froid, aucune émotion, c'est hyper agressif». La victime, allongée en train de faire des pompes, «ne pouvait pas se défendre».

Interrogé par les députés, il a affirmé «à 200%» qu'aucune autre personne n'était présente, «ni dans la salle, ni dans le couloir», et démenti que certains détenus aient entendu des «cris».

L'agent chargé de la surveillance de l'étage d'«activités», qui comprenait dix salles, a laissé Franck Elong Abe seul après avoir déverrouillé la porte de la salle de sport parce qu'il a donné la priorité à d'autres pièces, où se trouvaient des intervenantes extérieures avec plusieurs détenus, dont certains avec des problèmes psychiatriques.

Comme le directeur de l'administration pénitentiaire Laurent Ridel, il y a deux semaines, il a assuré qu'un seul agent «ne peut pas voir» les 49 caméras de l'aile concernée.

Yvan Colonna purgeait une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio. Tombé dans le coma après son agression, il est décédé le 21 mars.

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