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Polytechnique : l’école visée par une enquête pour des viols et agressions sexuelles

Selon le parquet, le signalement de Polytechnique a été reçu fin mars et a débouché sur l'ouverture mercredi de cette enquête. [Philippe LOPEZ / AFP]

Les grandes écoles ne sont pas épargnées par le phénomène. Une enquête préliminaire a été ouverte pour viols et agressions sexuelles après un questionnaire interne de l'école Polytechnique, selon lequel une étudiante sur quatre y a été victime d'agression sexuelle depuis le début de sa scolarité, a déclaré jeudi le parquet d'Evry.

Alors que onze élèves au total disent avoir été victimes de viol ou de tentatives de viol, l'ouverture de cette enquête intervient sept mois après celle portant sur CentraleSupélec, où une autre étude interne avait également fait état d'une centaine de faits de harcèlements sexuels, agressions sexuelles ou viols pendant l'année universitaire.

Dans les deux cas, les directions des établissements avaient adressé un signalement au parquet d'Evry, ces écoles étant situées sur le plateau du Saclay, en Essonne.

Selon le parquet, le signalement de Polytechnique a été reçu fin mars et a débouché sur l'ouverture mercredi de cette enquête, confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Palaiseau, confirmant ainsi les informations de France Inter.

2.100 jeunes interrogés

Le questionnaire, mené du 19 janvier au 6 février en concertation avec les étudiants, «fait suite aux agissements commis à CentraleSupélec», a justifié la direction de Polytechnique. «On a décidé de réagir immédiatement en lançant une enquête nous-mêmes pour savoir ce qu'il en était à l'école Polytechnique», a expliqué mardi à l'Agence France-Presse François Bouchet, le directeur général de la prestigieuse école d'ingénieurs.

A Polytechnique, le questionnaire a été rempli par environ 2.100 jeunes sur les 3.300 ayant intégré l’X entre 2018 et 2021, «soit plus de 60% de réponses, une très forte participation», a noté le directeur général. «On se doutait qu'il y aurait des cas de violences sexistes et sexuelles qui remonteraient, de harcèlement, d'exhibitionnisme, de contacts non souhaités, car on a aussi une cellule d'écoute qui avait été saisie de certains cas», a souligné François Bouchet.

Selon le sondage, 23% des élèves, très majoritairement des femmes, disent avoir subi une agression sexuelle lors de leur scolarité: on s'est frotté à elles, on a touché leurs seins, leurs fesses, on les a embrassées contre leur gré. Onze personnes se sont déclarées victimes d'une tentative de viol ou d'un viol pendant leurs années à Polytechnique.

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