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Prolongement de la ligne 1 : coup d'arrêt après l'avis défavorable de la commission d'enquête publique ?

Le projet prévoit le prolongement de la ligne 1 vers Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne (94). Le projet prévoit le prolongement de la ligne 1 vers Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne (94). [© MIGUEL MEDINA / AFP]

Serait-ce le coup fatal, qui enterrera définitivement le projet ? Alors que la commission d'enquête publique vient de rendre un avis défavorable au sujet du prolongement de la ligne 1 vers Fontenay-sous-Bois (94), Ile-de-France Mobilités (IDFM) – qui porte le projet – entend tout faire pour convaincre l'Etat de l'utilité de ce projet.

Le couperet est tombé la semaine dernière : la commission d'enquête publique – lancée en janvier dernier – a émis un avis défavorable au sujet du prolongement de la ligne 1 vers Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne (94). La raison invoquée ? Une «balance avantages/inconvénients» qui penche «incontestablement du côté des inconvénients».

«Dans les remarques de la commission d’enquête, il y a le fait que le projet se trouve un peu en-dessous du seuil de rentabilité [...] celui-ci prenant en compte les bénéfices environnementaux, économiques et culturels», explique-t-on chez IDFM, qui affirme ne «pas être d'accord avec la méthode de calcul». «Selon nous, ils ont volontairement sous-estimé une partie des bénéfices».

«Un projet important»

«C'est un projet important pour toute cette partie de l'Ile-de-France, avec une perspective de près de 100.000 personnes par jour qui utiliseraient cette partie du prolongement», regrette encore le syndicat, autorité organisatrice des transports en commun dans la région, qui annonce vouloir «tout faire pour convaincre de l'utilité de ce projet».

«C'est la première fois que cela nous arrive, qu'une commission d'enquête publique émette un avis défavorable», explique-t-on au sein de ce syndicat, qui doit désormais convaincre la préfete du Val-de-Marne Sophie Thibault, et donc plus largement l'Etat, de mener à bien ce projet estimé à 1,7 milliard d'euros. Et d'assurer : «nous allons essayer de répondre, de préciser ce qu'il y a à préciser, d'expliquer ce qu'on aurait pu éventuellement avoir mal expliqué».

Et si la déception est notable, c'est surtout parce que ce projet «est très important» selon IDFM «car il permet de désenclaver l’est de Vincennes en manque de transports en commun». D'autant plus qu'il avait reçu le soutien du gouvernement fin 2021, alors que la ministre déléguée chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, avait assuré que le projet serait inscrit «au volet transport du contrat de plan Etat-Région dès qu’il sera prêt».

Un projet qui a également le soutien de la population et des élus locaux, selon IDFM. Notamment celui du maire communiste de Montreuil Patrice Bessac, qui avait longuement vanté l'intérêt du prolongement pour «réduire la part de la voiture particulière» mais aussi pour desservir «des quartiers populaires», dans lesquels «les gens ne peuvent pas investir énormément d'argent dans les transports».

Au cœur des politiques publiques en faveur des transports de la région, et alors qu'il permettrait de rééquilibrer l'accès au métro pour les habitants de l'est parisien, le prolongement de la ligne 1 est en effet censé améliorer les déplacements franciliens dans une logique de maillage avec notamment le prolongement du RER E, du tram T1 et l’arrivée de la ligne 15 du Grand Paris Express.

Pour la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT), c'est la «consternation». «Des calculs hasardeux et quelques riverains influents semblent peser davantage que les 95.000 usagers quotidiens qui bénéficieraient du projet», s'emporte d'ailleurs l'un des porte-paroles.

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