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Burkini : Sarah, ancienne bénévole d'Alliance Citoyenne, témoigne de «dérives»

Une enquête a été ouverte ce mardi par le procureur de Grenoble sur un possible fichage illégal effectué par l’association Alliance Citoyenne, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises. Une ancienne membre de l’association controversée a témoigné auprès de CNEWS.

La polémique est loin de retomber. L’association Alliance Citoyenne, à l’origine du débat sur le burkini à Grenoble, est visée par une enquête pour fichage illégal. Sarah, une ancienne bénévole, s’est confiée sur les «dérives» de l’association et a transmis des documents à la justice.

Ancienne bénévole auprès de la structure, Sarah a affirmé que les combats initiaux tournaient autour du logement, de la propreté urbaine ou des aides aux handicapés. Elle dit avoir observé un changement en 2018 et une «dérive partisane» menée par une partie de la direction. Cette dernière a souhaité orienter les actions sur le burkini alors qu’une majorité des membres s’y est opposée, a-t-elle déclaré sous couvert d’anonymat.

«DeS DONNÉES SENSIBLES»

«De la piscine pour toutes, on est passé à la piscine pour les femmes voilées», a-t-elle précisé. D’après Sarah, des réunions d’appartement ont lieu en comité restreint afin d’aborder les sujets autour de ce thème.

Avant de quitter l'association en 2018, l’ancienne bénévole dit aussi être tombée par hasard sur des documents ou apparaissent des données sur les origines ethniques, les convictions politiques et religieuses de personnes interrogées.

«Vote FN ou ne vote pas, des données sensibles livrées par des gens qui ne savaient peut-être pas que c’était archivé», a-t-elle déploré.

un délit punit d'une peine de cinq ans d'emprisonnement

Ce fichage, qui aurait donc été fait sans le consentement des personnes interrogées, est un délit puni par la loi. Sarah a alors transmis ces données à la justice. Mardi dernier, le procureur de Grenoble a annoncé l’ouverture d’une enquête sur Alliance Citoyenne.

L'enquête concerne «des faits d'enregistrement ou conservation de données à caractère personnel sensibles sans le consentement de l'intéressé, un délit punit par une peine de cinq ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende», a précisé Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble.

Alliance Citoyenne s'est fait connaître du grand public en organisant depuis 2019 plusieurs opérations coups de poing dans les piscines grenobloises pour revendiquer le port du burkini. Ce qui a poussé le conseil municipal à modifier lundi le règlement intérieur des piscines pour assouplir les restrictions vestimentaires. Le nouveau règlement n'interdit que les shorts de bains pour la baignade. Dans les faits, burkinis, monokinis et maillots anti-UV sont censés être autorisés.

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