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Mort d'Elie Buzyn, rescapé de la Shoah et père de l'ancienne ministre Agnès Buzyn

Elie Buzyn à Paris, le 21 janvier 2015. [Lionel BONAVENTURE / AFP]

Elie Buzyn, survivant de la Shoah et père de l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, est mort ce lundi matin à l'âge de 93 ans.

C'est sa fille, Agnès Buzyn, qui a annoncé la nouvelle à l'AFP. Elie Buzyn, ancien déporté et grand témoin de la Shoah, est mort ce lundi, à 93 ans, «entouré de sa famille».

«Il a fait un malaise hier (dimanche) soir juste après une conférence de témoignages, où il était avec des jeunes pour "passer le relais", une conférence qui a été très émouvante, très bouleversante, qui l'a beaucoup touché», a déclaré l'ancienne ministre de la Santé.

Né en Pologne le 7 janvier 1929, Elie Buzyn avait été arrêté en août 1944 dans le ghetto juif de Lodz, où sa famille avait été parquée et son frère fusillé par les nazis. Déporté au camp d'Auschwitz, il avait été affecté aux travaux forcés, tandis que ses parents étaient assassinés dans les chambres à gaz. 

«Témoins des témoins»

En 1945, alors que l'Armée rouge approchait d'Auschwitz, il avait quitté le camp dans l'une de ces «marches de la mort» où tout signe de défaillance était puni de mort par les nazis. Après trois jours et deux nuits, il avait été conduit avec d'autres déplacés dans un train vers Buchenwald, où il était resté jusqu'en avril 1945.

Confié parmi des centaines d'adolescents à l'Oeuvre de secours aux enfants (OSE), importante organisation juive dont il sera plus tard un pilier, Elie Buzyn avait fait plusieurs détours avant de revenir s'installer à Paris : sept ans dans une Palestine encore sous mandat britannique puis érigée en Etat d'Israël, un nouveau passage dans l'Hexagone sans succès pendant ses études, puis deux ans dans un collège d'Oran (Algérie).

En 1956, il s'était installé définitivement en France, où il est devenu chirurgien orthopédique et épouse une psychanalyste de renom, Etty Buzyn (née Wrobel), spécialiste de la petite enfance.

Après la guerre, il s'était longtemps tu, mais s'était ensuite employé à transmettre la mémoire de la Shoah. Il appelait les jeunes à être «des témoins des témoins» et avait accompagné des groupes scolaires conduits chaque année par le grand rabbin de France Haïm Korsia.

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