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Enlèvement de la petite Mia en 2021 : le pôle antiterroriste de Paris se saisit à la place du parquet de Nancy

Mia, 8 ans à l'époque, avait été enlevée en avril 2021 à la demande de sa mère par trois hommes alors qu'elle était hébergée aux Poulières, un village vosgien. [Sébastien Bozon/AFP]

Le parquet de Nancy a annoncé ce jeudi que la juridiction interrégionale spécialisée se dessaisissait de l'affaire de l'enlèvement de la petite Mia, en 2021, au profit du pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris. Cela «en concertation avec le parquet national antiterroriste».

L'affaire avait fait grand bruit il y a un peu plus d'un an. Le pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris a repris, à compter de ce jeudi 9 juin, l'affaire Mia, petite fille disparue puis retrouvée en avril 2021. Le dossier était jusque là traité par le parquet de Nancy. 

Pour rappel, la petite Mia, âgée de 8 ans à l'époque, résidait chez sa grand-mère dans les Vosges quand elle avait été enlevée le 13 avril 2021 par plusieurs hommes à la demande de sa mère qui n'en n'avait plus la garde et n'avait plus le droit de la voir seule.

La mère et la fillette avaient été retrouvées saines et sauves cinq jours plus tard dans un squat en Suisse.

Sa mère, Lola Montemaggi, 28 ans, avait été interpellée et mise en examen pour «enlèvement de mineur de 15 ans en bande organisée» et «soustraction de mineur par ascendant hors du territoire de la République».

Onze personnes mises en examen 

Soupçonné d'avoir organisé à distance l'enlèvement de la fillette, Rémy Daillet, figure des milieux complotistes, avait ensuite été inculpé et écroué mi-juin notamment pour complicité d'enlèvement d'un mineur de 15 ans en bande organisée et association de malfaiteur en vue de commettre le crime d'enlèvement de mineur de quinze ans en bande organisée. Au total, onze personnes ont été mises en examen dans cette affaire.

Rémy Daillet, aujourd'hui âgé de 55 ans, a aussi été mis en examen le 22 octobre pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle», est soupçonné d'être «le cerveau» d'un groupe d'ultra-droite projetant des actions violentes et un «coup d'Etat» contre le gouvernement.

Le choix d'une justice d'exception dénoncé par la défense

L'annonce du dessaisissement du parquet de Nancy au profit de la juridiction antiterroriste a fait réagir l'avocat du principal prévenu dans cette affaire, Rémy Daillet. Maître Jean-Christophe Basson-Larbi a fait connaître, par voie de communiqué, sa consternation face à cette décision.

«L’affaire Mia, qui naît de la détresse et de la volonté d’une maman de récupérer sa fille, ne peut donc ni en droit ni en fait être qualifiée de dossier terroriste», écrit-il estimant que son client est «victime de sa notoriété acquise au travers de ses activités politiques», ajoutant que ce dernier «a bénéficié d’un traitement de défaveur médiatique et judiciaire qui a fait de lui un coupable désigné avant même qu’il ne soit entendu.»

Me Basson-Larbi appelle donc l'abandon de cette justice d'exception. «Il en va de l’honneur de la justice française et du respect que l’on doit aux victimes du terrorisme», conclut l'avocat de Rémy Daillet. 

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