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Grand Paris : pourquoi l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 a-t-elle encore été repoussée ?

Les véhicules Crit'air 3 pourront continuer à circuler jusqu'au 1er juillet 2023. Les véhicules Crit'air 3 pourront continuer à circuler jusqu'au 1er juillet 2023. [© ALAIN JOCARD / AFP]

Contrairement à ce qui était prévu, l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 ne sera pas mise en place avant le 1er juillet 2023, au sein de la Zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris. Pourquoi avoir décidé de repousser à nouveau l'échéance ?

Elle avait déjà été repoussée. Alors que les véhicules Crit'Air 3 devaient être bannis de la ZFE du Grand Paris le 1er juillet 2022, la métropole du Grand Paris avait d'abord fait savoir que la mesure serait décalée à 2023, avant d'officialiser cette décision ce vendredi, en précisant la date du 1er juillet 2023.

Les véhicules diesel obtiennent un sursis

Concrètement, cela signifie que les propriétaires de véhicules à moteurs diesels immatriculés avant 2010, ainsi que ceux à essence immatriculés avant 2006 pourront continuer à circuler librement dans le périmètre de la ZFE, compris à l'intérieur de l'A86. Excepté les jours de pic de pollution, si la circulation différenciée est activée.

En cause notamment ? Le manque de clarté concernant les aides que l'Etat pourrait apporter aux personnes qui auraient besoin de changer de véhicules à cette date ainsi que l'absence de «contrôle sanction automatisé», qui doit permettre de verbaliser automatiquement ceux qui dérogeraient à la règle.

Avec le «non» des élus de droite et l'abstention de ceux du front de gauche, les écologistes se sont retrouvés bien seuls à défendre cette mesure au conseil métropolitain. Dans une tribune diffusée par le JDD, ces derniers – parmi lesquels les députés Julien Bayou ou encore Sandrine Rousseau – ont d'ailleurs fustigé ce nouveau report, qu'ils assimilent à un «renoncement».

«Il semble que les décideurs de notre pays continuent de traîner des pieds et peinent à acter une stratégie d’action claire et volontariste», ont-ils ainsi écrit, rappelant que la pollution de l'air était responsable de «plus de 6.000 décès prématurés rien qu'en Ile-de-France».

Eux craignent désormais que les décisions prises en 2018 – «actant le déploiement progressif de la ZFE sur l’ensemble du territoire» et son calendrier jugé «ambitieux» et «à la hauteur de l’urgence environnementale à laquelle nous sommes exposés» – ne soient finalement qu'une «prophétie ésotérique».

Une ZFE efficace, qu'il faut mieux contrôler

Un avis partagé par Tony Renucci, le président de l'association Respire, qui estime que la métropole du Grand Paris «a tort de reculer l'échéance», et ce, alors que «la Zone à faibles émissions parisienne est, selon lui «efficace» et porte de «vrais effets sur la qualité de l’air à condition d’être pleinement appliquée».

A ce sujet, ce dernier regrette justement l'absence de contrôles et donc de verbalisations. A Londres, où un système de vidéoverbalisation est en place, le président de Respire explique que «les résultats sont beaucoup plus importants». Et d'affirmer : «on ne pourra pas attendre le renouvellement du parc routier si on ne contrôle pas la bonne application de la mesure».

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