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Covid-19 : 62 % des 18-24 ans ont eu des pensées suicidaires au cours des dix derniers mois

Beaucoup de jeunes adultes ont très mal vécu l'isolement dû au Covid-19. [Kirill KUDRYAVTSEV / AFP]

Une étude menée par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès a révélé que 62% des 18-24 ans disent avoir eu des pensées suicidaires depuis septembre dernier, suites aux effets de la crise du Covid-19. Le reste des Français sont 34 % à le déclarer.

Les Français vont mal. Selon une étude Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, ils sont plus d’un tiers à dire avoir eu des pensées suicidaires depuis septembre 2021. Chez les jeunes, le taux dépasse même les 60 %.

L’auteur de l’étude, le psychiatre Michel Debout, n’y va pas par quatre chemins : «il y a urgence». La crise sanitaire du Covid-19, et surtout les effets qui en ont découlé ont eu un effet désastreux sur le moral des Français. Ils sont ainsi 34 % à déclarer avoir pensé au suicide lors des dix derniers mois et 62 % pour les 18-24 ans.

L'isolement a fait du mal

Le tout alors que la proportion des passages à l’acte a augmenté en six ans, allant de 22 % en 2016 à 30 % en 2022. Dès lors, 6 % de la population française a déjà commis une tentative de suicide (3,5 millions de personnes), contre 3 % il y a vingt ans.

L’étude pointe que ces pensées suicidaires, notamment pour les jeunes adultes, sont «largement» dues à «la précarité sociale, la pauvreté vécue à cet âge et l’isolement forcé», selon Michel Debout. «C’est la jeunesse qui a été isolée, qui ne pouvait plus voir ses proches», poursuit-il. «En plus on les a montrés du doigt quand ils faisaient des fêtes, alors qu’elle a besoin de se retrouver. C’est un besoin presque vital». Et le psychiatre de pointer que la santé mentale des jeunes a été touchée par les mesures prises pour protéger leur santé virale.

Un fait particulier ressort également de l’étude : les jeunes hommes se disent beaucoup plus sensibles aux idées suicidaires que leurs homologues féminines. Les moins de 35 ans masculins sont en effet 35 % à dire avoir eu ce genre de pensées, contre 20 % pour les filles.

Par ailleurs, l’étude, qui a été réalisée avec des données de six pays européens, pointe que les Français sont ceux qui consultent le moins de psychiatres et psychologues (16 % contre 20 % pour les Espagnols ou les Allemands, par exemple).

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