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Elisabeth Borne : le système éducatif français, «l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités»

Élisabeth Borne a présenté l'éducation comme «notre premier bien commun», avec des «défis considérables» pour la France.[OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP]

En déplacement à Aix-en-Provence, la Première ministre a estimé que le système éducatif français était «l’un de ceux qui reproduit le plus les inégalités». Elisabeth Borne a également affirmé qu’ «une transformation profonde est à faire pour permettre à chacun de révéler ses talents».

L’Éducation, l’une des priorités d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle. Le système éducatif français «sait produire l'excellence» mais «est sans doute l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités», a estimé la Première ministre Élisabeth Borne samedi lors d'une intervention aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Dans un discours d'une quinzaine de minutes consacré aux «transformations» mondiales, Élisabeth Borne a présenté l'éducation comme «notre premier bien commun», avec des «défis considérables» pour la France.

«Je pense qu'on a en France un système qui sait produire l'excellence et on a vu encore la semaine dernière la médaille Fields, qui a été obtenue par Hugo Duminil-Copin», mais «un des principaux défis que connaît notre système éducatif, c'est qu'il est sans doute l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités», a-t-elle jugé.

Des transformations profondes à faire

Selon la Première ministre, «on a aussi un paradoxe d'avoir encore un taux de chômage qui n'est pas celui du plein emploi et néanmoins des entreprises qui éprouvent de très grandes difficultés à recruter. Donc ça veut dire que notre système éducatif, notre système de formation, manifestement ne forment pas les compétences dont notre économie a besoin».

Elle s'est dite «convaincue qu'on a une transformation profonde à faire de notre système éducatif pour permettre à chacun de révéler ses talents».

«Ce sont évidemment les enseignants qui sont au cœur de ce défi considérable», «il y a une énorme démarche de revalorisation du métier d'enseignant qui est indispensable, et il faut sans doute aussi repenser ce métier d'enseignant et le faire bien sûr avec ceux qui sont les premiers concernés, c'est-à-dire les enseignants eux-mêmes», a souligné Élisabeth Borne.

Dans sa déclaration de politique générale mercredi, la Première ministre avait dit vouloir «continuer la refondation de l'école», pour qu'elle «conforte les savoirs fondamentaux» et «s'empare des nouveaux savoirs comme le codage informatique».

Elle avait évoqué la revalorisation des enseignants et un «nouveau pacte» à bâtir avec eux lors de la «concertation» prévue à partir de septembre.

Dans la lignée du plan «Marseille en grand» et des annonces du chef de l’État pour davantage d'autonomie, Élisabeth Borne veut donner «des marges de manœuvre» aux établissements pour s'adapter aux «situations locales et aux besoins des élèves».

En 2017, Emmanuel Macron avait insisté sur la lutte contre la reproduction des «inégalités sociales» à l'école, en ciblant «les premiers âges» avec le dédoublement des classes de CP et de CE1 en éducation prioritaire.

Durant sa campagne 2022, il a annoncé vouloir étendre ces classes dédoublées.

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