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Tariq Ramadan : le parquet de Paris demande un procès aux assises pour des viols sur 4 femmes

Les premières plaintes déposées contre Tariq Ramadan datent de 2017. [Thomas SAMSON / AFP]

Soupçonné de viols sur quatre femmes, commis entre 2009 et 2016, Tariq Ramadan pourrait se retrouver devant les tribunaux. Le parquet de Paris a requis ce mardi un procès aux assises contre l’islamologue suisse.

C’est l’une des affaires les plus emblématiques de l’ère #MeToo. Le parquet de Paris a requis un procès aux assises contre Tariq Ramadan, accusé de plusieurs viols par quatre femmes, entre 2006 et 2016.

L’affaire avait éclaté en octobre 2017, après les plaintes déposées par Henda Ayari, une ex-salafiste devenue militante laïque, et «Christelle», qui dénonçaient respectivement un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon.

La décision revient aux deux juges d'instruction

Entre début 2018 et octobre 2020, l’islamologue suisse avait été mis en examen pour viols sur ces deux premières plaignantes et trois autres victimes potentielles, puis incarcéré pendant dix mois. Celui qui avait d’abord nié avoir eu des relations sexuelles avec ces femmes avait ensuite reconnu avoir partagé des «relations de domination» rudes mais «consenties».

«Malgré les dénégations répétées du mis en examen, l'information judiciaire a permis de réunir de nombreux éléments à charge contre Tariq Ramadan», a souligné le parquet dans ses réquisitions, qui demande donc un procès pour les viols de Henda Ayari, «Christelle», mais également Mounia Rabbouj, une escort-girl qui l’avait accusé de neuf viols entre 2013 et 2014 (qui a finalement retiré sa plainte en 2021), et une autre femme identifiée par la police sur une photo retrouvée dans l’ordinateur de Tariq Ramadan.

«L'information judiciaire n'a pas permis d'établir la réalité d'un complot tel que dénoncé par Tariq Ramadan mais plutôt une prise de conscience commune ayant permis à certaines d'avoir le courage de dénoncer les faits dont elles ont été victimes», a noté le parquet. Il revient cependant aux deux juges d’instruction de l’affaire de décider de la tenue ou non d’un procès.

Les trois avocats de l’islamologue ont réagi à cette décision auprès de l’AFP. «C'est un coup de poker maladroit du parquet. Mais personne n'est dupe. Jamais le dossier n'a été aussi fragile», ont déclaré Mes Philippe Ohayon, Ouadie Elhamamouchi et Nabila Asmane.

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