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Incendies : Gérald Darmanin appelle les employeurs à «libérer» les pompiers volontaires

Gérald Darmanin s'est rendu cet après-midi dans le parc naturel régional des Grands Causses, dans l'Aveyron, où règne toujours un important incendie. [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

En déplacement à Mostuéjouls (Aveyron) en soutien des soldats du feu mobilisés contre les incendies, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a lancé un appel «solennel» aux employeurs pour libérer les pompiers volontaires.

L'Etat au chevet de ses pompiers. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin était en déplacement cet après-midi dans l'Aveyron pour soutenir les sapeurs-pompiers luttant contre un important incendie ayant ravagé plus de 750 hectares de végétation.

«Les sapeurs-pompiers font un travail formidable depuis le début de cette saison de feu qui a commencé très tôt, depuis le début de l’été et qui va continuer encore plusieurs semaines vu l’état de sécheresse de notre pays, vu les vents qui nous sont défavorables, vu le manque de pluie. Il y aura pendant encore trois semaines, un mois et demi d’été, notamment dans le sud de la France, des feux très importants», a-t-il déclaré.

«Huit grands feux en même temps»

Alors qu'un quart des sapeurs-pompiers français sont mobilisés actuellement sur des feux de forêt, «ce qui n'est jamais arrivé», selon Gérald Darmanin, le ministre a lancé un appel «civique et solennel» afin de «libérer les pompiers volontaires». «Le message est extrêmement important, qu'au mois d'août, les employeurs libèrent leurs salariés pour qu'ils puissent retrouver très vite leur caserne et aider leurs collègues qui se battent contre les feux».

Le pensionnaire de Beauvau a appuyé sur le fait que «nous arrivons à un moment de fatigue pour les sapeurs-pompiers». Il a également salué «leur professionnalisme et leur mobilisation», en référence aux plusieurs dizaines de milliers de personnes déplacées lors des incendies depuis le début de l'été. «D'où l'importance de les libérer (les sapeurs-pompiers volontaires)», déclare-t-il avec insistance. 

Le ministre a précisé que «tous les moyens de la société civile et l'intégralité des moyens aériens», dont un septième avion DASH, «étaient mobilisés».

Un appel à l'aide aux pays européens a également été lancé il y a 48h. «Les Suédois nous prêtent à partir de demain des avions, les Italiens dans les prochaines heures». La situation exceptionnelle touche en effet toute l'Europe et les dispositifs européens d'entraide «nous permettent de concentrer d'autres moyens aériens».

Gérald Darmanin a rappelé qu'il y avait «huit grands feux en même temps sur le territoire national», avec neuf départements particulièrement touchés : la Gironde, le Maine-et-Loire, le Morbihan, le Finistère, la Drôme, l'Aveyron, l'Isère, la Lozère et les Alpes-de-Haute-Provence.

De «grandes suspicions» que la reprise de feu en Gironde soit le fait «d'incendiaires»

Ce mercredi matin, la commune de Landiras s'est de nouveau réveillée avec une odeur de cendres, avec une reprise de feu qui a déjà ravagé 6.000 hectares.

Gérald Darmanin a sous-entendu que cette dernière pouvait être d'origine criminelle. «En Gironde, nous avons de grandes suspicions que les feux soient le fait d'incendiaires». Et de révéler que «ce matin, huit départs de feu ont été signalés, entre 8h et 9h du matin, à quelques centaines de mètres d'intervalle, ce qui est totalement inhabituel».

Le ministre de l'Intérieur a ainsi joué la carte de la fermeté en insistant sur les conséquences pénales d'un départ de feu. «Je veux redire que les pyromanes, ceux qui allument des feux, lorsqu'ils sont trouvés par les services d'enquêtes de la police et de la gendarmerie, sont condamnés à des peines extrêmement lourdes».

Gérald Darmanin a conclu son intervention en accentuant cette fois-ci sur les effets naturels des incendies. «Le feu n'est pas un jeu. Non seulement il tue la biodiversité, mais il peut amener à des morts terribles».

Selon les informations de Midi Libre, l'incendie qui a ravagé plus de 750 hectares de végétation entre la Lozère et l'Aveyron est d'origine accidentelle. «Il s'agit d'un engin agricole qui, en circulant sur la départementale D23, a produit des étincelles. Une partie du matériel qui compose le véhicule est tombée sur la chaussée, sans que le conducteur ne s'en aperçoive, provoquant des départs de feu sur six à sept kilomètres», raconte Jean-Paul Pourquier, maire du Massegros-Causses-Gorges, au journal local.

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