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En Marche : une «Renaissance» pour réaffirmer son existence

La Première ministre, Elisabeth Borne, s'exprimera en clôture de ce «séminaire des cadres». La Première ministre, Elisabeth Borne, s'exprimera en clôture de ce «séminaire des cadres».[BERTRAND GUAY / AFP]

La République en marche et deux partis alliés se réunissent, ce samedi, à Metz en présence d’Élisabeth Borne pour mettre sur les rails «Renaissance», la nouvelle entité présidentielle, et tenter de trouver leur place après un quinquennat dans l'ombre du chef de l’État.

Les partis aussi font leur rentrée. Réunis, ce samedi, à Metz, LREM et deux autres partis tentent de donner un second souffle à «Renaissance», leur nouvelle identité politique, après des législatives douloureuses.

La Première ministre, Elisabeth Borne, s'exprimera en clôture de ce «séminaire des cadres» rassemblant LREM, Agir et Territoires de Progrès, qui doivent disparaître au profit de Renaissance, nom déjà adopté par le groupe à l'Assemblée nationale.

Elle interviendra «notamment sur la nécessité de continuer le dépassement, qui est au cœur de son ADN politique», indique l'entourage de Mme Borne, premier chef de gouvernement de l'ère Emmanuel Macron issu de l'aile gauche de la majorité.

Casse-tête

Une curieuse équation attend Renaissance : pour la première fois dans la Ve République, à la suite de la réforme de 2008, le parti présidentiel soutient un chef de l’État qui, réélu pour un second mandat, ne pourra pas se représenter.

La donne se complique pour un parti sans majorité absolue à l'Assemblée nationale. Pas même avec ses deux alliés autonomes, le MoDem de François Bayrou et Horizons d’Édouard Philippe, soucieux de préserver leur singularité.

Elle commence même à relever du casse-tête pour un mouvement qui, après avoir réussi en un an la prouesse de porter son fondateur à l’Élysée, n'a jamais vraiment trouvé sa place dans le premier quinquennat très «vertical» d'Emmanuel Macron et a collectionné les revers aux élections locales, avant la réélection du chef de l'Etat.

Un parti «destructuré»

LREM est «un parti politique qui, objectivement, est assez fantomatique, et assez déstructuré», avec un déficit notoire d'ancrage territorial, «une grande différence avec le MoDem et même, dans une certaine mesure, avec Horizons [créé en 2021] qui a quand même été chercher un certain nombre de réseaux de la droite», relève Benjamin Morel, professeur de droit public à Paris II Panthéon-Assas.

C'est la feuille de route de Stéphane Séjourné, président du groupe Renaissance au Parlement européen. Emmanuel Macron «m'a demandé de réinventer un nouveau parti», annonçait en juillet au journal Le Figaro l'ancien conseiller du président.

«Charte des valeurs»

Ce parti, expliquait-il, «nous l'appelons Renaissance : comme au XVIe siècle, lorsque les humanistes avaient revisité les textes antiques, nous devrons revoir les principes qui ont fondé notre engagement politique depuis cinq ans».

Première traduction : une charte ou table «des valeurs» sera versée au débat, samedi, pour réaffirmer les grands principes du mouvement présidentiel.

Celui-ci devra se doter d'une «organisation politique qui participe de manière plus forte à la vie démocratique du pays, qui soit territorialisée, au contact des Français, qui puisse prendre le pouls de la société et sera beaucoup plus efficace que les organisations que l'on avait auparavant», indique M. Séjourné à l'AFP.

Des partis mangés par les extrêmes

Ce premier tableau de Renaissance doit par-dessus tout refléter «une étape supplémentaire du dépassement» du clivage droite-gauche, leitmotiv d'Emmanuel Macron, selon le futur ex-patron de LREM Stanislas Guerini.

«Il y a, d'une certaine façon, la fin d'un effondrement de partis politiques anciennement de gouvernement, à gauche et à droite (...), mangés par les extrêmes. Et donc ce besoin très nécessaire dans la vie politique du pays de cranter, de stabiliser, d'incarner cet espace politique central», plaide le nouveau ministre de la Fonction publique.

Répondent à cet appel, sur l'aile gauche, Territoires de Progrès, dirigé par le ministre du Travail Olivier Dussopt, et, à droite, Agir, le parti du ministre des Relations avec le Parlement Frank Riester, dont le projet non abouti de fusion avec Horizons a poussé quelques troupes chez Édouard Philippe.

Objectif 2027

Mais «la grande question sera comment construire une cohésion» avec «une politique qui, pour des raisons d'équilibres à l'Assemblée, tend vers la droite, quand vous avez une grande partie de députés issus du centre-gauche», estime Benjamin Morel. Deux ministres de l'aile droite, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, entendent bien s'investir au sein du parti.

Une «direction collégiale» doit mener la barque jusqu'aux élections européennes, dans la perspective d'un Congrès, puis de la présidentielle de 2027. Car même sans Emmanuel Macron, Renaissance aura vocation à soutenir un candidat.

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