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Procès de l'attentat de Nice : qui sont les huit accusés ?

Depuis ce lundi 5 septembre, sept des huit accusés comparaissent devant la cour d’assises spéciale à Paris dans le cadre du procès de l’attentat de Nice survenu le soir du 14 juillet 2016 au cours duquel 86 personnes sont mortes et plus de 400 ont été blessées.

Retour sur une nuit d’horreur. Six hommes et une femme doivent comparaître devant la cour d’assises spéciale à Paris ce lundi 5 septembre au procès de l’attentat de Nice survenu le soir du 14 juillet 2016.

Cette nuit-là, alors que la France célébrait sa fête nationale, un individu de nationalité tunisienne a foncé sur la foule réunie sur la promenade des Anglais. L’attentat a fait 86 morts et plus de 400 blessés.

L’auteur des faits, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, a été tué par la police et ne pourra donc pas être jugé. Aussi, un huitième accusé, qui serait détenu en Tunisie selon son avocate, sera également jugé en son absence.

Parmi les sept accusés présents, seulement trois seront dans le box. Sous contrôle judiciaire, les quatre autres vont comparaître libres. Au total, trois accusés seront jugés pour «association de malfaiteurs terroristes» et cinq pour trafic d’armes et d’autres infractions de droit commun. Aucun accusé ne sera jugé pour complicité d’assassinat ou tentative d’assassinats en bande organisé.

Mohamed Ghraieb

Agé de 46 ans, ce Franco-Tunisien était proche de l’auteur des faits Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Même si les investigations n’ont pas permis de savoir s’il était au courant du projet d’attentat, Mohamed Ghraieb serait «pleinement conscient» de l’adhésion de son ami à «l’idéologie nihiliste du jihad armé», selon l’accusation.

Incarcéré entre juillet 2016 et août 2019, il est poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs terroriste. L’accusation lui reproche d’avoir circulé trois jours avant l’attentat, soit le 11 juillet 2016, à bord du camion-bélier utilisé par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel lors de l’attentat.

Il doit comparaître libre au procès et encourt vingt ans de réclusion criminelle.

Chokri Chafroud

En détention provisoire depuis juillet 2016, ce Tunisien de 43 ans est un ami du terroriste. Chokri Chafroud aurait circulé, le 12 juillet 2016, sur la promenade des Anglais à bord du camion-bélier ayant servi à commettre l’attentat de Nice en compagnie de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel.

Malgré les contestations de toute responsabilité dans l’attentat durant l’instruction, Chokri Chafroud est poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs terroriste. Il est accusé d’avoir effectué les démarches pour fournir à l’auteur de l’attentat une arme de poing dans les semaines précédant l’attentat.

Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

Ramzi Kevin Arefa

Franco-Tunisien de 27 ans, Ramzi Kevin Arefa est également en détention provisoire depuis juillet 2016. Il est connu défavorablement des services de polices notamment pour des faits de droit commun.

L’individu est poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs terroriste et infractions à la législation sur les armes.

L’accusation lui reproche de s’être associé à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel dans sa recherche d’armes quelques semaines avant de commettre l’attentat. Ramzi Kevin Arefa aurait également exercé un rôle intermédiaire entre l’auteur des faits et les autres coaccusés poursuivis pour trafic d’armes.

En état de récidive légale, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Brahim Tritrou

Selon son avocate, Brahim Tritrou, 37 ans, aurait rompu le contrôle judiciaire, dont il bénéficiait, en juillet 2020 après une détention provisoire de décembre 2016 à janvier 2019 et aurait été interpellé en Tunisie.

Le Tunisien, visé par un mandat d’arrêt, sera donc jugé en son absence ce lundi 5 septembre.

Brahim Tritrou est poursuivi, comme les autres accusés, pour association de malfaiteurs et infractions à la législation sur les armes.

Il est accusé d’avoir mis en contact Artan Henaj, un accusé d’origine albanaise, et Ramzi Kevin Arefa. Durant l’enquête, Brahim Tritrou a reconnu être l’intermédiaire entre les deux hommes mais seulement pour «vente de cocaïne».

Il encourt cinq ans d’emprisonnement.

Artan Henaj

En détention depuis juillet 2016 dans le cadre d’une autre affaire, Artan Henaj, 44 ans, est poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs et infractions à la législation sur les armes.

Inconnu des services spécialisés en matière de terrorisme, cet Albanais a reconnu durant l’enquête avoir fourni un pistolet automatique avec cinq cartouches et une kalachnikov sans munition à Ramzi Kevin Arefa.

Les deux armes ont été retrouvées dans deux endroits différents. La première, dans l’habitacle du camion-bélier, et la deuxième dans la cave de l’immeuble où se logeait Ramzi Kevin Arefa.

Artan Henaj encourt dix ans d’emprisonnement.

Enkeledja Zace

Compagne d’Artan Henaj, cette Albanaise de 48 ans est la seule femme à comparaître devant la cour d’assise spéciale de Paris ce lundi 5 septembre.

Après avoir été en détention provisoire de juillet 2016 à novembre 2017, Enkeledja Zace est placée sous contrôle judiciaire et est poursuivie pour participation à une association de malfaiteurs et infractions à la législation sur les armes.

Durant l’enquête, elle a nié toute implication dans les transactions portant sur les armes. Selon son compagnon et Ramzi Kevin Arefa, Enkeledja Zace aurait servi d’interprète à son mari lors des ventes d’armes.

Elle encourt dix ans d’emprisonnement.

Maksim Celaj

Il est le cousin d’Artan Henaj. Cet Albanais de 30 ans est, lui aussi, jugé pour participation à une association de malfaiteurs et infractions à la législation sur les armes. Il est accusé d’avoir participé à la fourniture de la kalachnikov vendue à Ramzi Kevin Arefa et a été placé en détention provisoire de décembre 2016 à décembre 2020.

Il encourt dix ans d’emprisonnement.

Endri Elezi

Dernier accusé, Endri Elezi, Albanais âgé de 30 ans et surnommé Gino, est soupçonné d’avoir fourni des armes à Artan Henaj et est poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs et infractions à la législation sur les armes.

Il a été arrêté en Italie en avril 2021 par la police italienne à Sparanise (sud du pays) en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par la justice française.

Endri Elezi a été en détention provisoire jusqu'à novembre 2021 avant d’être placé sous contrôle judiciaire.

Son cousin, Adriatik Elezi, s’était pendu dans sa cellule en juin 2018 après avoir été mis en examen et placé en détention en juin 2018 dans le cadre de cette affaire pour infractions à la législation sur les armes.

Endri Elezi encourt cinq ans d’emprisonnement.

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