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Projet d'attaque contre Emmanuel Macron en 2018 : le parquet antiterroriste demande un procès pour 12 militants d'ultradroite

La décision définitive d'un renvoi en procès ou non, aux assises ou en correctionnelle, revient désormais au juge d'instruction.[AFP]

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel, et non aux assises, de 12 membres du groupuscule d'ultradroite les «Barjols». Ils sont soupçonnés d'avoir «élaboré un projet d'action violente» à l'encontre d'Emmanuel Macron en 2018.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de onze hommes et une femme pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle, selon le réquisitoire définitif signé le 18 août et consulté mercredi par l'AFP.

Ces douze membres du groupuscule d'ultradroite les «Barjols» sont soupçonnées d'avoir «élaboré un projet d'action violente» à l'encontre d'Emmanuel Macron en 2018.

La décision définitive d'un renvoi en procès ou non, aux assises ou en correctionnelle, revient désormais au juge d'instruction.

un dossier moins lourd que prévu ?

L'information judiciaire avait été ouverte peu après l'arrestation le 6 novembre 2018 de plusieurs sympathisants de l'extrême droite radicale. Les investigations ont ensuite mené à la mise en examen, au total, de 14 personnes pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, passible des assises.

Au terme de près de quatre ans d'instruction, le parquet a requis l'abandon des poursuites pour deux d'entre elles et demandé que soit retenue pour les douze autres l'association de malfaiteurs terroriste délictuelle, infraction jugée devant le tribunal correctionnel.

«Le parquet semble prendre acte de la faiblesse du dossier et refait descendre à juste titre le dossier de plusieurs étages en demandant sa correctionnalisation», a réagi auprès de l'AFP l'avocat de l'un des mis en examen, Me Dylan Slama.

projet d'attaque au couteau

Le Pnat reproche aux mis en cause des réunions, des recherches d'équipements, des entrainements et des contacts établis en vue d'un «projet d'action violente» envers le chef de l'Etat.

Les enquêteurs s'étaient décidés à intervenir après avoir appris qu'un des administrateurs du groupe Facebook, Jean-Pierre B., un retraité isérois, s'était déplacé dans l'est de la France où Emmanuel Macron se trouvait pour son périple mémoriel sur le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

Dans une conversation interceptée par les policiers, ce retraité avait évoqué l'idée de s'en prendre au chef de l'Etat avec un couteau en céramique, non détectable par les contrôles de sécurité. Dans le véhicule avec lequel il s'était rendu en Moselle avaient été découverts un poignard et une bible.

entraînements paramilitaires

Dans ses réquisitions, le Pnat a jugé «incontestable» que ces militants «projetaient d'assassiner» le président et que Jean-Pierre B. aurait joué «le rôle de leader».

Selon le Pnat, les Barjols étaient un «groupuscule d'ultradroite» à la fois «hiérarchisé, structuré, sa clandestinité était minutieusement étudiée» et ses «membres entretenaient des liens avec d'autres groupes d'ultradroite.»

Un groupe Facebook avait été créé en 2017, puis une association déclarée en préfecture en août 2018. Lors de réunions physiques aurait été évoquée l'idée de brûler des mosquées, assassiner des migrants, enlever des députés et fabriquer des explosifs.

Dans les mois précédents le périple en Moselle en 2018, les mis en cause, adhérant à des thèses «alliant racisme, xénophobie, antisémitisme, anti-républicanisme et néonazisme», selon le parquet, auraient participé à divers entrainements paramilitaires.

Depuis 2017, une dizaine de procédures en lien avec l'ultradroite ont été ouvertes au pôle antiterroriste de Paris. Une menace prise au sérieux qui «monte en puissance», selon un magistrat antiterroriste parisien.

En janvier dernier, Aurélien Chapeau, un ex-militaire néonazi, a été condamné à neuf ans de prison pour préparation individuelle à la commission d'un acte de terrorisme.

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