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Île-de-France : la Région lance une campagne pour dénoncer les dérives du porno chez les jeunes

Photo d'illustration. La majorité des adolescents – filles comme garçons – ont déjà eu accès à du contenu pornographique avant même d'avoir eu leurs premiers rapports sexuels. [© THOMAS COEX/AFP]

Alors que 82 % des mineurs disent avoir déjà visionné des vidéos pornographiques, la Région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse lance une grande campagne de sensibilisation ce mercredi 5 octobre à destination des plus jeunes.

«Le porno, c'est pas la "ref"», voici le message envoyé aux jeunes, de plus en plus nombreux à avoir accès aux contenus pornographiques et à penser que cette sexualité est la référence. Pour y remédier, la région Ile-de-France, par la voix de sa présidente Valérie Pécresse, a décidé de lancer une grande campagne de sensibilisation pour rappeler les conséquences graves que peuvent avoir l'exposition précoce et répétée à des images pornographiques sur la santé mentale des jeunes.

Des jeunes déconnectés de la réalité

«Cela affecte l'estime de soi et en particulier des jeunes femmes», assure la Région, qui souligne que «la pornographie véhicule des standards physiques artificiels créant une norme face à laquelle certains jeunes envisagent, voire effectuent, des modifications corporelles», telles que «l'épilation intégrale», «des régimes amaigrissants» ou encore de la «chirurgie esthétique». Pire, certains jeunes en deviennent «dépendants», complètement déconnectés de ce à quoi doivent ressembler les relations intimes dans la réalité.

Et le constat est sans appel : selon une étude réalisée par le think tank dédié aux jeunes «Vers le haut» et citée par la Région, la majorité des adolescents – filles comme garçons – ont déjà eu accès à du contenu pornographique avant même d'avoir eu leurs premiers rapports sexuels. De fait, 53 % d'entre eux admettent «en consommer pour apprendre des choses» et 70 % des consommateurs de pornographie avant 14 ans «assurent que cela inspire leurs désirs».

Pour Marie-Pierre Badré, la présidente du centre francilien pour l'égalité femmes-hommes Hubertine Auclert, «la consommation de pornographie dès le plus jeune âge contribue à intérioriser une vision erronée de la sexualité où les femmes et les hommes ne sont pas égaux». Et de citer notamment les dérives qui peuvent y être associées comme «les violences sexuelles», «les stéréotypes sexistes et LGBTphobes» ou encore «l'absence de consentement».

UNE CAMPAGNE DANS LES LYCÉES

Pour lutter contre celles-ci, la Région a mis en place une campagne de sensibilisation, avec des affiches qui seront diffusées dans les lycées. Sur celles-ci, des messages percutants tels que «Un porno n'est pas un mode d'emploi pour les relations sexuelles», «10 ans, c'est l'âge de la première exposition à du contenu porno» ou encore «le porno, fausse réalité, vraie violence». 

De fait, tous les chefs d’établissements recevront «un kit de communication constitué de flyers, affiches et stickers afin d’être eux aussi sensibilisés et pouvoir jouer un rôle de relai au sein de leur établissement».

En parallèle, un compte Instagram a été créé sous le nom de @pas_la_ref, où les jeunes pourront trouver des informations sur les dangers et les dérives de la pornographique, et de l'aide s'ils y sont devenus accros. 

Par ailleurs, la Région met également en avant une vidéo «pédagogique», réalisée par l'influenceur Cyrus North, sur Youtube et sponsorisée par la campagne d'information #Pas_la_ref. Dans celle-ci, le jeune homme s'évertue à tourner en dérision ceux qui regardent des vidéos pornographiques et qui ne peuvent plus s'en passer, leur faisant comprendre sur un ton ironique que cela biaise leur regard sur les relations hommes-femmes.

Enfin, cette campagne sera relayée sur les réseaux sociaux de la Région, dans les médias mais aussi à bord du système de diffusion vidéo de certains Transiliens SNCF. 

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