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Procès de l’attentat de Nice : François Hollande, Bernard Cazeneuve et François Molins à la barre

C’est la deuxième fois que François Hollande et Bernard Cazeneuve seront entendus dans le procès de l'attentat de Nice. [Thomas SAMSON / AFP]

François Hollande et Bernard Cazeneuve sont appelés ce lundi 10 octobre à la barre dans le procès de l’attentat de Nice. Ils succèderont à François Molins, qui a notamment été interrogé sur les organes prélevés sur le corps de certaines victimes.

Une journée importante dans le procès de l’attentat de Nice. L’ancien chef de l’Etat François Hollande et son ministre de l’Intérieur de l’époque Bernard Cazeneuve sont appelés à témoigner ce lundi après-midi, pour revenir sur leur rôle dans l'attaque du 14 juillet 2016, qui avait fait 86 morts et plus de 400 blessés au total.

C’est la deuxième fois que François Hollande et Bernard Cazeneuve seront entendus. Cette fois, ils sont cités à comparaître à la demande de deux avocats des parties civiles, notamment concernant l’action de la France contre l’organisation terroriste Daesh.

Les explications de l'ancien chef de l'État et de son ministre de l'Intérieur de l'époque sont notamment attendues sur la levée de l'état d'urgence, survenue quelques heures avant l'attentat, et le dispositif de sécurité mis en place le jour des faits.

Maître Fabien Rajon, avocat de parties civiles, a expliqué à France Bleu ce dimanche 9 octobre, avoir formulé cette demande de témoignages de l'ex-chef de l'Etat et de son ministre de l'Intérieur dans «une exigence de vérité. Ce n'est absolument pas dans une logique de les accuser». 

L'avocat souhaite des «échanges constructifs pour la cour et les parties civiles, des explications pour tirer le procès vers le haut (...) ils avaient une haute responsabilité à l'époque et leur témoignage sera un éclairage utile sur le contexte».

173 organes prélevés

Avant eux, c'est François Molins, l’ancien procureur de la République de Paris qui a été entendu, concernant notamment les organes prélevés sur le corps de certaines victimes. Il avait ordonné en 2016, suite à l'attentat, de faire une autopsie «quand la cause du décès n’était pas totalement évidente», pour «les patients pris en charge médicalement, même brièvement» avant leur décès et lorsqu’il y avait «suspicion d’atteinte» par arme à feu, a affirmé à la barre, au début du procès, l’ancien directeur de l’institut médico-légal (IML) de Nice, Gérald Quatrehomme.

Des autopsies ont été pratiquées sur quatorze victimes, dont quatre enfants. Au total, 173 organes ont été prélevés, a-t-il ajouté.

«La majorité des organes qui ont été prélevés sont des organes sains, […] qui n’ont pas été touchés ni par des balles, ni par des lésions, ni par des hémorragies. Donc se pose la question réelle de quelle est la nécessité de ces prélèvements ? Moi, je n’en vois pas. Et d’ailleurs le professeur Quatrehomme n’a pas vraiment répondu à cette question lors de son audition», a estimé Virginie Le Roy, avocate de l'association Promenade des anges.

«Mon sentiment, c'est que le prélèvement de la totalité des viscères n’était pas indispensable», a déclaré devant la cour d'assises spéciale de Paris François Molins, qui est aujourd'hui procureur général près la Cour de cassation, l'un des plus hauts magistrats français. «Si c'était à refaire, il n'y aurait pas eu de prélèvements systématiques», a-t-il ajouté, reconnaissant aussi des insuffisances dans l'information aux familles.

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