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France : un ancien évêque sanctionné par Rome pour voyeurisme

Les deux victimes n'ont pas souhaité porter plainte. [VLADIMIR SIMICEK / AFP] Les deux victimes n'ont pas souhaité porter plainte. [VLADIMIR SIMICEK / AFP]

Un ancien évêque de Créteil a été sanctionné par le Vatican pour des faits de voyeurisme sur deux personnes majeures. Des faits datant des années 1990 qui ont eu lieu dans le cadre d’une formation spirituelle.

Les faits remontent aux années 1990. Un ancien évêque de Créteil a été sanctionné par le Vatican pour voyeurisme. Des faits qu’il avait reconnus et qui s’étaient déroulés lors d’une formation spirituelle.

Parti à la retraite en 2021, l'ecclésiastique «a été sanctionné il y a un an par Rome pour des abus spirituels ayant mené à du voyeurisme sur deux hommes majeurs», a déclaré vendredi 14 octobre à l'AFP, l'entourage de Monseigneur Dominique Blanchet, évêque qui lui a succédé l'an dernier.

Les faits se sont déroulés «dans les années 1990», a déclaré Monseigneur Blanchet, qui est par ailleurs vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF), dans un communiqué paru dans la soirée sur le site de son diocèse, confirmant des informations révélées un peu plus tôt par l'hebdomadaire Famille Chrétienne.

L'êveque était prêtre au moment des faits 

Ils ont été commis dans le cadre d'un accompagnement spirituel, selon son entourage. Les deux victimes n'ont pas souhaité porter plainte, ajoute cette même source. 

Lorsque les faits se sont produits, Monseigneur Santier était prêtre à Coutances, dans la Manche et directeur de l’École de la foi, une école de formation à la prière d’une année pour les jeunes de 18 à 30 ans. 

Les victimes s'étaient manifestées auprès des autorités ecclésiales au cours de l'année 2019, indique Famille Chrétienne sur son site internet. Un dossier de signalement a été adressé à Rome en décembre 2019 par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris et responsable de la province dont fait partie le diocèse de Créteil.

La démission de l’évêque avait été acceptée en 2020 par le Pape

Parallèlement, Monseigneur Santier «a présenté sa démission, dans une lettre dans laquelle il évoque les faits qui lui sont reprochés, et qu'il reconnaît», selon l'entourage de Monseigneur Blanchet. Il a présenté sa démission un peu plus tôt deux ans avant l'âge légal requis par le Vatican, qui est de 75 ans, pour qu'un évêque soit autorisé à demander sa retraite.

Le pape François avait accepté sa démission le 6 juin 2020, mais Michel Santier n'a quitté officiellement sa charge que le 9 janvier 2021. Il était évêque de Créteil depuis 2007. Les mesures prises à son encontre par la Congrégation pour la doctrine de la foi sont disciplinaires. Elles lui ont été signifiées en octobre 2021. 

Selon l'évêque de Coutances, Laurent Le Boulc'h, dans un communiqué, l'ex-évêque de Créteil assure un «ministère restreint».

En clair, il doit «mener une vie de prière et de pénitence» et vit à l'écart, dans une communauté religieuse, selon l'entourage de Mgr Blanchet. Il s'agit de l’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans la Manche, où il exerce notamment la fonction d'aumônier. Il ne lui est pas interdit de célébrer la messe auprès de cette communauté.

Dans leurs communiqués, Monseigneur Blanchet et Le Boulc'h ont chacun assuré les victimes de leur «compassion».

En octobre 2021, l'Église catholique de France a été secouée par la parution du rapport choc de la Commission Sauvé qui a documenté l'ampleur de la pédocriminalité au sein de l'institution ces 70 dernières années.

Ce rapport a aussi dénoncé les agressions sexuelles subies par les religieuses, majeures mais plus facilement sujettes aux abus de pouvoir, spirituel ou sexuel, du fait de leur isolement. À Lourdes, en novembre 2021, l'épiscopat avait reconnu sa «responsabilité institutionnelle» ainsi que le caractère «systémique» de ces violences.

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