Un rapport scientifique publié par la revue «Earth Systems Dynamics», le 4 octobre, alerte sur le changement climatique en France, indiquant qu'il pourrait être pire que ce qui était prévu, dans les années à venir.
Cette étude, publiée conjointement par des chercheurs CNRS, du CNRM, et du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs), dans la revue spécialisée «Earth Systems Dynamics», alerte en effet sur les conséquences des émissisons de gaz à effet de serre, à moyen et long terme dans l'Hexagone.
En effet, le réchauffement climatique en France pourrait se traduire par une hausse de 3,8 degrés en moyenne par rapport au début du XXe siècle, à l'horizon 2100, si l'empreinte carbone ne diminue pas d'ici-là.
Alors, dans le pire des cas - si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas - les températures moyennes pourraient grimper de 6,7 degrés. À l'inverse, dans le meilleur scénario possible, cette augmentation se situerait autour de 2,3 degrés supplémentaires.
«Une hausse jusqu'à 50% plus élevée que les précédentes prévisions»
Ainsi, l'un des auteurs de l'étude, Aurélien Ribes estime que «cela représente une hausse jusqu'à 50% plus élevée que les précédentes prévisions», pour le cas de la France.
Mais, dans l’AR6, cette méthode de calcul n’est utilisée que pour la moyenne planétaire…
→ Nous avons fait un calcul équivalent pour la France.
C'est intéressant car les observations récentes indiquent un fort réchauffement en (contrairement à la moyenne ).— Aurélien Ribes (@AurelienRibes) October 5, 2022
Le climatologue au Centre national de la recherche météorologique (CNRM) a également insisté sur le fait que «la France se réchaufferait davantage (environ +20%) que la moyenne planétaire», soit «0,36 degré supplémentaire, par décennie».
D'ailleurs, Météo-France a ajouté que, dans le cas où le réchauffement serait de 4 degrés, les vagues de chaleur devraient s'étendre de 21 à 94 jours, en Ile-de-France, contre 7 actuellement.
Des effets déjà visibles
Les scientifiques se sont basés sur les données de plusieurs stations météorologiques françaises, depuis 1899, simulant différents scénarios allant de la neutralité carbone en 2050 - une ambition partagée par plusieurs pays notamment l'Irlande et l'Australie NDLR - à des situations plus pessimistes.
L'étude pointe alors que la température moyenne de la France est actuellement plus forte de 1,66 degré, par rapport à la période 1900-1930.
«La quasi-totalité est due uniquement aux activités humaines», souligne Aurélien Ribes qui précise que «chaque tonne de CO2 compte dans la mesure où le réchauffement dépend du niveau d'émission cumulé» et qu'on «atteindrait déjà (la France) +1,8 degré» en 2023.