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Un an après avoir créé l’observatoire des discriminations, la Seine-Saint-Denis déplore qu’il faille accentuer la lutte

En 2022, 63 % des personnes interrogées déclarent avoir été victimes d'actes de discrimination au cours des cinq dernières années en Seine-Saint-Denis. En 2022, 63 % des personnes interrogées déclarent avoir été victimes d'actes de discrimination au cours des cinq dernières années en Seine-Saint-Denis.[© Martin BUREAU / AFP]

Un an après la création de l'observatoire des discriminations, le département de la Seine-Saint-Denis fait l'amer constat que les inégalités à ce sujet sont toujours aussi importantes dans le 93. Son président Stéphane Troussel entend poursuivre et renforcer ses actions.

Un triste constat. Un an après la création de l'observatoire des discriminations, le département de la Seine-Saint-Denis constate que les inégalités à ce sujet sont toujours aussi importantes sur son territoire. «En 2022, le constat reste malheureusement le même avec toujours 63 % des personnes interrogées qui déclarent avoir été victimes d'actes de discrimination au cours des cinq dernières années, contre 56 % en 2019», a ainsi communiqué le département francilien ce jeudi, en redoutant que cette réalité peine à évoluer dans le bon sens.

65 % des habitants se disent inquiets

C'est en tout cas le résultat d'une étude Harris – la troisième depuis 2019 – dévoilée ce jeudi, dans laquelle l'on apprend que «l'origine ou la couleur de peau, la religion, et le quartier d'habitation» font partie des principaux facteurs de discrimination. Pire, 65 % des habitants de Seine-Saint-Denis interrogés se disent «inquiets» à ce sujet, et jusqu'à 68 % pour ceux qui habitent le 93 depuis plus de vingt ans.

Et si 90 % d'entre eux pensent que les habitants de Seine-Saint-Denis sont discriminés en raison de leur origine ou de leur couleur de peau, ce chiffre atteint 95 % chez les 18-24 ans et 94 % chez les CSP +. Les moins de 40 ans, et plus particulièrement les moins de 25 ans, ainsi que les personnes issues de catégories aisées ont davantage tendance à considérer que les discriminations sont étendues dans tous ces aspects de la vie en Seine-Saint-Denis, souligne l'étude.

Et sans surprise, c'est «dans le monde du travail» (49 %), «lors d'une recherche d'emploi» (41 %), «dans les relations avec les administrations et les services publics» (34 %) ou «lors de la recherche d'un logement» (33 %) que ces discrimination se font davantage sentier au sein de la population séquano-dyonisienne.

Des actions concrètes sur le terrain

Une réalité contre laquelle le président de la Seine-Saint-Denis (93) Stéphane Troussel entend bien continuer de lutter. «De nombreuses actions se sont déjà mises en place pour mieux mesurer l'impact des discriminations mais aussi mieux informer et soutenir les habitants», explique ce dernier, annonçant son désir de poursuivre ces efforts, «en multipliant et en renforçant dès cette année nos actions partout dans le département».

Parmi elles, et outre la création de l'Observatoire des discriminations, le département cite la «Caravane contre les discriminations pour aller à la rencontre des habitants, les informer sur les discriminations, leur faire connaître leurs droits, mais aussi les conseiller sur des situations vécues et les suites à donner, et même déposer des pré-saisines», déjà passée par 17 villes en 2022 et bientôt 25 autres en 2023.

Le département a également mené une campagne de testing avec l'association SOS Racisme sur le sujet du logement. Réalisé du 21 au 23 septembre cette année, ce testing «n'a pas révélé l'existence de discriminations particulières pour la recherche d'un appartement locatif en Seine-Saint-Denis», souligne le département qui en lancera de nouveaux notamment au sujet «de l'accès aux loisirs ou aux services publics».

D'autres initiatives ont aussi été menées dans des collèges du département, à l'instar du dispositif «Jeunes contre le racisme et l'antisémitisme», qui a pris la forme d'ateliers et de séance de médiation. Organisé dans 3 collèges cette année, il devrait être étendu à 11 autres établissements l'an prochain.

De manière générale, en 2023, l'Observatoire souhaite «renforcer son soutien aux associations et initiatives visant à lutter contre les discriminations sous toutes leurs formes», et ce, «en multipliant les partenariats» qui partagent les mêmes objectifs que le département à ce sujet ou encore en poussant ceux qui ont des idées à proposer à participer au grand appel à projets annuel "Agir In Seine-Saint-Denis"».

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