En direct
A suivre

Le célèbre peintre français Pierre Soulages, maître du noir, est mort à l'âge de 102 ans

Le musée Soulages a été inauguré en mai 2014 à Rodez, sa ville natale. [Pascal PAVANI / AFP]

Le célèbre peintre français, Pierre Soulages, est mort ce mercredi 26 octobre à l'âge de 102 ans.

Le maître du noir rejoint l’obscurité. Pierre Soulages est décédé à l’âge de 102 ans, a annoncé Alfred Pacquement, son ami de longue date et président du musée Soulages, inauguré en mai 2014, à Rodez. Un endroit cher au cœur de l'artiste, puisque c’est dans cette ville de l’Aveyron que le peintre est né le 24 décembre 1919.

Plus de cent ans plus tard, l’artiste a incontestablement marqué l’histoire de l’art, laissant derrière lui une œuvre riche et complexe, portée par son travail sur le noir. Une «couleur» d’où il fait jaillir la lumière, qui devient dès la fin des années 1970 son obsession, basculant près de dix ans plus tard, en 1979, dans ce qu’il appellera «l’outrenoir».

«J'aime l'autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité (...) Le noir a des possibilités insoupçonnées », expliquait en décembre 2019 l'artiste, un des rares à avoir eu les honneurs du Louvre de son vivant. «C'est une couleur très active. On met du noir à côté d'une couleur sombre et elle s'éclaire», confiait-il lors d'un entretien à l'AFP.

Un artiste salué par le président de la République Emmanuel Macron, pour qui «Pierre Soulages avait su réinventer le noir, en y faisant jaillir la lumière», voyant dans ses œuvres «des métaphores vives où chacun de nous puise l’espoir».

L'un des artistes français contemporains les plus cotés

Pierre Soulages, qui avait découvert sa vocation enfant, lors d’une visite scolaire de l'abbatiale Sainte-Foy de Conques, avait rejoint Paris en 1937 pour s’y former. Admis aux Beaux Arts, il ne se retrouve pas dans la formation de cette institution, sèche les cours et décide de regagner son sud natal pour se former à Montpellier.

Il faudra attendre 1947, pour que le jeune peintre s'installe à nouveau à Paris, avec Colette, sa femme, épousée en 1942, muni de faux papiers pour échapper au Service du travail obligatoire (STO), qui obligeait de jeunes Français à travailler pour l'Allemagne. Il est alors remarqué par Francis Picabia et Fernand Léger qui l'encouragent. Il peint à l’époque de l’ocre, du noir mais aussi du rouge et du brun. 

Dans les années 1950, ses toiles entrent dans les plus prestigieux musées du monde comme le Guggenheim de New York ou la Tate Gallery de Londres. Il rencontre les principaux représentants de l'Ecole de New York, dont Mark Rothko, qui devient son ami.

En France, c’est le centre Georges Pompidou qui lui consacre en 1967 sa première exposition personnelle. Près de 50 ans, plus tard, en mai 2014, le musée Soulages, entièrement consacré à son œuvre, ouvre ses portes à Rodez, sa ville natale, en présence de l’artiste alors âgé de 94 ans. 

Auteur de milliers de toiles, il figurait parmi les artistes français vivants les plus cotés. En novembre 2021, l’une de ses œuvres, d'ailleurs peinte en rouge et noir, avait été estimée à 20,2 millions de dollars, lors d’une vente aux enchères. Un record pour l’artiste, qui peignait encore à l’âge de 99 ans. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités