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Conflits d’intérêts : Agnès Pannier-Runacher ne pourra pas s’occuper de dossiers liés à Perenco

La ministre de la Transition énergétique laissera la main à la Première ministre si besoin. [Emmanuel DUNAND / AFP]

Accusée de conflits d’intérêts, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ne pourra plus s’occuper de dossiers liés à trois entreprises, dont le groupe pétrolier Perenco, qu’a dirigé son père.

Bousculée par des accusations de conflits d’intérêts, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, devra désormais se tenir éloigner de dossiers liés à trois sociétés, selon un décret paru au Journal officiel. Parmi ces entreprises figure Perenco, dont son père a été dirigeant.

Le décret indique que la ministre se défend de connaître «des actes de toute nature relatifs au groupe Défense conseil international, au groupe EP2C et au groupe Perenco», les trois entreprises dont elle ne pourra plus s’occuper en tant que membre du gouvernement. «Les attributions correspondantes sont exercées par la Première ministre», poursuit le document.

Il s’agit-là de l’application d’un texte de 1959, qui stipule que «le ministre qui estime se trouver en situation de conflit d'intérêt en informe par écrit le Premier ministre en précisant la teneur des questions pour lesquelles il estime ne pas devoir exercer ses attributions. Ce dernier s'abstient de donner des instructions aux administrations placées sous son autorité ou dont il dispose, lesquelles reçoivent leurs instructions directement du Premier ministre».

«Couper court à toute critique»

En parallèle, l’entourage d’Agnès Pannier-Runacher a précisé à l’AFP qu’elle avait pris l’initiative d’ajouter la société pétrolière Perenco, «afin de couper court à toute critique». Par ailleurs, son compagnon ayant rejoint le groupe Défense conseil international, il a aussi été ajouté à la liste.

Pour rappel, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a lancé des investigations et des vérifications le 8 novembre, après une information de Disclose révélant que les enfants d’Agnès Pannier-Runacher détenaient des parts dans une société française, nommée Arjunem, non mentionnée sur sa déclaration d'intérêts, et dont des fonds sont domiciliés dans des paradis fiscaux. Le père de la ministre, Jean-Michel Runacher, avait créé cette société civile en France en 2016, dans le cadre d'une transmission de patrimoine. Quatre de ses petits-enfants en sont les associés, dont les trois enfants de la ministre. Ils étaient alors mineurs et elle avait signé pour eux les documents nécessaires, en tant que représentante légale.

Selon Disclose, ce patrimoine proviendrait de fonds spéculatifs, installés dans le Delaware (Etats-Unis), en Irlande et à Guernesey. L’entreprise Perenco y détiendrait aussi des investissements.

Accusée de conflit d'intérêts par des membres des oppositions à l’Assemblée nationale, Agnès Pannier-Runacher avait dénoncé des «allégations fausses et calomnieuses», assurant que ce sujet n'avait «pas de lien avec (ses) fonctions de ministre», et renvoyé, à propos de l'origine des fonds, vers son père. Elle a affirmé que ses enfants étaient nus-propriétaires et ne touchaient donc aucun dividende. Jean-Michel Runacher en est l'usufruitier, et les produits financiers sont déposés dans une banque au Luxembourg. Elle a également indiqué que son père avait «apporté des parts de fonds qui n’ont aucun lien avec Perenco» et qu'il s'agissait «de placements acquis par le passé dans le cadre de ses placements personnels».

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