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Paris : face à l'augmentation de la taxe foncière, le ras-le-bol des propriétaires

La colère gronde chez les propriétaires parisiens, faisant suite à l'annonce par Anne Hidalgo, la maire de Paris, de l'augmentation prévue de la taxe foncière de 52 %. Entre l'inflation et la perte de rentabilité des logements, ils tirent la sonnette d'alarme.

C'est une hausse qui passe très mal chez les propriétaires parisiens. Le 7 novembre dernier, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé le rehaussement de la taxe foncière de 13,5 à 20,5 %, correspondant à une augmentation prévue de 52 % pour les propriétaires parisiens.

Une mesure qui va à l'encontre de ses promesses de campagne, due, selon la première édile, à la baisse des recettes de la Ville, entre crise sanitaire, absence d'aides de l'État et surtout disparition de la taxe d'habitation.

Cette dernière, encore payée par 20 % des foyers les plus aisés en France, sera totalement supprimée en 2023. Dès lors, l'angoisse de voir la taxe foncière augmenter était de plus en plus forte. Et l'annonce d'Anne Hidalgo a renforcé cette crainte. «Nous savions que les propriétaires allaient in fine payer», a souligné Christophe Demerson, président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi), dans les colonnes du Figaro.

Une dégradation des services publics

De leur côté, les propriétaires parisiens se plaignent d'une hausse des taxes couplée à un fort délitement des services publics. «Il y a des chantiers partout qui ne se finissent pas. Lorsqu'un se termine, on va recommencer à défoncer le bitume pour un nouveau chantier. Côté propreté, on ne voie plus personne qui balaie, plus personne qui ramasse les poubelles. Il y a une dégradation qui est aussi rapide que les impôts augmentent», témoigne Isabelle, qui possède un logement dans le 15e arrondissement.

Elle fait partie, selon un rapport de l'Agence départementale d'information sur le logement (Adil) de Paris, des 33 % de propriétaires occupant leur logement dans la capitale. Un chiffre qui compte quelques disparités selon les arrondissements (27 % dans le 20e contre 44 % dans le 16e).

Cette hausse de la taxe foncière entraîne de facto une baisse de la rentabilité pour les propriétaires détenteurs d'un bien destiné à la location. D'autant qu'à partir du 1er janvier, les logements qualifiés de «passoires thermiques» (classés G et chauffés au gaz ou au fioul) ne pourront plus être disposés à la location.

L'inflation aggrave la situation

À cela s'ajoute, comme pour l'ensemble des Français, une inflation galopante (6,2 % en octobre 2022, selon l'Insee) qui finit de cristalliser les tensions chez les propriétaires de logements.

«Entre les trottinettes, les vélos, la réduction de la voirie... Tout cela fait que c'est une ville moins facile à vivre aujourd'hui. Si elle devient en plus difficile à vivre financièrement, cela va faire beaucoup», déclare quant à lui Christian, propriétaire dans le 16e arrondissement.

Pour rappel, la taxe foncière parisienne est, à ce jour, la plus faible en France avec un taux (fixé par les collectivités territoriales, ndlr) à 13,5 %. D'autres grandes villes ont confirmé une hausse de la taxe foncière, comme Marseille (+16,3 %), Strasbourg (+12,6 %) ou Nantes (+11,5 %).

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