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Paris : un nouvel opérateur doté de 200 millions d'euros au secours des petits commerces

Ce «guichet unique» doit permettre de répondre aux besoins des petits commerçants touchés de plein fouet par la crise. Ce «guichet unique» doit permettre de répondre aux besoins des petits commerçants touchés de plein fouet par la crise. [© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Pour lutter contre la mono-activité et les déserts commerciaux dans la capitale, l'exécutif parisien a imaginé un «nouveau plan parisien pour le commerce» dont le point d'orgue est le lancement d'un nouvel opérateur baptisé «Paris Commerces».

Avec le vote de son «nouveau plan parisien pour le commerce», la capitale se dote d'une nouvelle arme pour lutter contre les poids lourds du milieu, qui sont parfois les seuls à être financièrement capables d'assumer les loyers parisiens, et aider ainsi les petits commerces et certaines professions libérales. Cette arme, c'est un nouvel opérateur baptisé «Paris Commerces», qui regroupe la Semaest et le GIE Commerces.

200 millions d'euros à investir

Un «guichet unique pour permettre de répondre aux besoins des petits commerçants touchés de plein fouet par la crise» afin de les aider à trouver un local et s'installer dans des locaux, quitte à ce qu'ils puissent un jour «les racheter» lorsqu'ils en auront les moyens, explique l'adjointe à la mairie de Paris chargée du commerce, Olivia Polski.

Concrètement, il s'agit d'une SEM [Société d'économie mixte, ndlr], qui résulte de la fusion de la Semaest – fondée en 2004 pour acquérir des locaux – et du GIE Paris Commerces – créé en 2017 pour réunir les rez-de-chaussée appartenant aux bailleurs sociaux –, dotée d'un fonds de 200 millions d'euros, dont 60 millions d'euros investis par la municipalité et le reste par un certain nombre d'autres acteurs publics comme la Métropole du Grand Paris.

Une enveloppe qui doit notamment servir, selon Olivia Polski, à la fois «à gérer la commercialisation des locaux des bailleurs sociaux, qui représentent à eux seuls déjà plus de 10 % des commerces parisiens», et à la fois «à travailler sur la diversité commerciale» dans les quartiers «en luttant contre la vacance commerciale mais aussi en intervenant ponctuellement pour aider par exemple le dernier boulanger du quartier».

200 à 250 locaux préemptés par an

Dès le second semestre 2023, la mairie entend également préempter – en fonction des locaux mis en vente et lorsque c'est possible – entre «200 et 250 locaux par an», afin de les remettre sur le marché de la location à des «loyers modérés», progressifs et extrêmement attractifs, et pourquoi pas pour les revendre ensuite, sans plus-value. «L'idée n'étant pas de se faire de l'argent, mais qu'il revienne dans les fonds de la ville», précise l'adjointe.

Tout ce process se fera d'ailleurs en accord avec les maires d'arrondissement, avait déjà assuré l'élue la veille, expliquant qu'il y aurait «17 commissions stratégiques» pour autant de mairies d'arrondissement, histoire d'être «au plus près des besoins». L'idée est d'aller très vite, promet-elle, avec toujours «l'objectif de lutter contre la vacance commerciale».

Autre volet du plan : celui de «l'animation des territoires» et «la création de réseaux de commerçants». Tout un travail réalisé avec les commerçants pour les aider à faire leur transition écologique ou les aider à rendre plus accessibles leurs locaux, par exemple.

En outre, Olivia Polski souhaiterait que seul un artisan puisse récupérer le bail d'un autre artisan, afin de préserver certains sites stratégiques de la spéculation immobilière notamment. «Cette mesure a disparu de la loi, on souhaite qu'elle soit maintenue [...] tout simplement parce qu'un artisan a davantage de difficultés à racheter quand il y a de la spéculation immobilière et ainsi éviter qu'il y ait des activités qui disparaissent».

«On réclame des outils de régulation, car c'est l'avenir des villes qui est en jeu», avance celle pour qui les commerces ne sont «pas juste du développement économique et de l'emploi, mais aussi du lien social». «Une ville qui ne serait faite que de vitrines opacifiées ne serait plus du tout la même», défend-elle.

faire face aux évolutions structurelles

Un plan qui vise, d'après la délibération, à faire face à un certain nombre d'évolutions structurelles qui fragilisent les petits commerces parisiens, tels que «l'émergence de la vente en ligne», «le changement de consommation des Parisiens» avec plus de «bio» et moins d'achats neufs, l'apparition des «dark stores» et «dark kitchen» ou encore la transformation de locaux commerciaux en meublés touristiques.

Autant de nouveautés qui auraient, selon les chiffres donnés par la municipalité, entraîné un recul global de 1,9 % du nombre de commerces et services commerciaux à Paris entre 2017 et 2020 ainsi qu'une légère augmentation du taux de vacance des commerces parisiens qui est passé de 9,3 % à 10,5 % sur cette période.

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