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Environnement : la France ne réduit toujours pas ses émissions de gaz à effet de serre

Les usines de l'entreprise Butachimie, à Chalampé (Alsace), spécialisée dans la chimie du nylon. [SEBASTIEN BOZON / AFP]

Selon le baromètre de Citepa, l'organisme de surveillance des émissions de gaz à effet de serre, la France n'est toujours pas dans le respect de ses engagements climatiques. Les émissions sont même reparties à la hausse dans le courant de l'année.

La France toujours à la traîne sur ses engagements en faveur du climat. Le 21 décembre dernier, le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), organisme mandaté par l'État français, a publié un rapport montrant une évolution défavorable des émissions de gaz à effet de serre.

Dans le détail, l'étude compare les neuf premiers mois de 2022, par rapport à ceux de l'année 2021. Si les émissions ont légèrement baissé de janvier à juillet, celles-ci sont reparties à la hausse en septembre, à hauteur de 3,4%.

Sur l'intervalle janvier-septembre, la baisse globale n'atteint que 0,4%. Alors que le gouvernement planche sur une baisse des émissions polluantes d'au moins 55% en 2030, les prévisions sont plus qu'inquiétantes, faute d'actions concrètes.

L'énergie plombe le bilan

«Ces chiffres nous inquiètent forcément mais on s’y attendait, il n’y a pas de miracle», a estimé à l'AFP Jérémie Suissa, délégué général de l'ONG Notre affaire à tous, qui avait fait condamner l'État pour inaction climatique l'an dernier. «On n’a pas du tout fait ce qu’il fallait pour diminuer les émissions», souligne-t-il.

Le point noir du baromètre de Citepa reste la production d'énergie, avec une hausse lissée sur l'année de 12% et des mois de juillet à septembre préoccupants (+25%, +34% et +20%). En cause, la relance de centrales thermiques et surtout la mise à l'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires pour des actions de carénage.

Autre secteur où les émissions de gaz à effet de serre ont crû, celui des transports. À cela, l'organisme présente des causes diverses : «effets de l’invasion russe en Ukraine sur le prix des carburants, mesures prises pour compenser cette hausse des prix, inflation, poursuite de la reprise des activités post-crise Covid, etc». La hausse se situe à 4% entre janvier et septembre 2022.

Du côté de l'industrie, on note une petite chute de 5%. Le contexte géopolitique a causé un ralentissement conjoncturel de l'activité industrielle. Ce n'est donc qu'une question de temps avant que l'activité reparte de plus belle et probablement les émissions avec.

Enfin, les émissions des bâtiments (résidentiels et tertiaires) ont chuté de 11%, avec de bons résultats au mois d'avril et mai (-18% et -36%), en raison de la douceur printanière. Si elles repartent à la hausse en septembre (+4%), les consignes gouvernementales de sobriété énergétique devraient donner de meilleurs résultats sur la fin d'année.

Pour rappel, au mois de juin, le Conseil européen a validé «l'objectif 55», qui doit permettre à l'ensemble des pays membres de l'Union européenne de réduire ses émissions de 55% d'ici à 2030 et d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

Ainsi, le rapport de Citepa amplifie les doutes sur la capacité du gouvernement d'Emmanuel Macron à prendre au sérieux la problématique du changement climatique. Et de mêler les promesses de campagne aux actes.

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