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Miss France : sexisme, discrimination,...Les prud’hommes se prononcent ce vendredi sur le concours

Indira Ampiot, Miss Guadeloupe, a été élue Miss France 2023. [G.SOUVANT / AFP]

Accusée par les militantes d’«Osez le féminisme» d’imposer des clauses discriminatoires aux jeunes femmes qui souhaiteraient postuler au concours de beauté, la société Miss France attend le verdict finale de la justice, rendu ce vendredi 6 janvier.

Le conseil de prud’hommes devra rendre, ce vendredi 6 janvier, sa décision finale concernant la procédure engagée par une association féministe en octobre 2021, accusant la société Miss France de «sexisme» et «discrimination» à l’égard des jeunes femmes souhaitant postuler au concours de beauté.

Sous l’angle du droit du travail, les militantes d’«Osez le féminisme» reprochent à Miss France d’imposer des clauses discriminatoires aux jeunes femmes qui souhaiteraient y postuler, comme le fait de mesurer obligatoirement au moins 1,70 m et d’être «représentatives de la beauté».

Le 17 décembre dernier, les militantes ont jugé cette compétition «déshumanisante».

«La mise en concurrence de jeunes femmes, jugées sur des standards de «beauté» physique, dont les «mœurs» et la parole publique sont contrôlées, est déshumanisante. Miss France réduit les femmes à des objets et véhicule des normes de beauté irréalistes et rétrogrades», a écrit l’association Osez le féminisme le jour de la finale du concours de beauté.

Après l’échec de l’audience de juin dernier, notamment en raison d’un désaccord entre les conseillers prud’homaux, une deuxième audience a eu lieu vendredi 18 novembre dernier, durant laquelle Alexia Laroche-Joubert a pris la parole. Et la présidente de la société Miss France a expliqué le critère de taille imposé aux candidates par le fait que les «robes de créateurs» n’ont pas été conçues pour les petites tailles.

Pour elle, cette «polémique» sert à «faire parler» de celles qui critiquent le concours. «Elles n'ont pas à régir la morale. Quand on pense pouvoir décider pour les femmes, je trouve ça inadmissible, j'appelle ça de la censure», avait affirmé Alexia Laroche-Joubert, chargée uniquement de l’élection nationale, devant les journalistes.

Des règles du concours assouplies ces dernières années

De son côté, l’association avait dénoncé le côté «ringard» du concours. «Est-ce qu'en 2022 on peut encore mettre en concurrence des femmes sur des critères sexistes, sur des diktats et injonctions irréalistes? La société n'a plus envie de ça, ça devient ringard», avait dit Fabienne El Khoury, l’une des porte-paroles d’«Osez le féminisme».

Alors que l’ex-directrice du concours, Sylvie Tellier, avait jugé en novembre dernier la maternité «incompatible avec l’agenda d’une Miss France», les règles ont largement évolué sous la houlette d’Alexia Laroche-Joubert.

Depuis quelques années, le spectacle est désormais ouvert aux femmes de plus de 18 ans, sans limite d’âge maximum, y compris celles mariées et/ou avec enfants. Aussi, les tatouages visibles sont tolérés.

Et cette année, pour la première fois de l’histoire de Miss France, Andréa Furet, une femme transgenre originaire d’Île-de-France, et Victoire Rousselot, une maman mariée d’Alsace, ont pu participer au concours… même si ces deux candidates n’ont pas été retenues pour l’élection finale.

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