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Avec Lyon, Marseille et Barcelone, Paris monte au créneau contre les dérives de la «quick city»

A Paris, un livreur passe devant une boulangerie à l'abandon. A Paris, un livreur passe devant une boulangerie à l'abandon. [© Emmanuel DUNAND / AFP]

Face au développement «sans aucune considération» des activités locales du «quick commerce», telles que les dark stores ou encore le free-floating, la municipalité parisienne a décidé de monter au créneau et réclame à Bruxelles de s'armer d'outils de régulation. Elle est accompagnée dans sa démarche par Lyon, Marseille et Barcelone.

«Nous, grandes villes et métropoles européennes demandons les outils pour réguler les activités du "quick commerce" qui se développent sans aucune considération pour le commerce local et la qualité de vie de nos habitants», ont conjointement expliqué dans un communiqué les trois villes françaises de Paris, Lyon et Marseille ainsi que la ville espagnole de Barcelone ce vendredi, réclamant au Parlement européen de se doter d'outils de régulation en la matière.

Pour la mise au point de «règles communes»

En cause selon elles ? L'«économie de la flemme» instaurée par l'explosion de nouvelles activités que sont les dark stores et dark kitchens, les plates-formes de meublés touristiques telles qu'Airbnb, ou encore le free-floating et le déploiement jugé «anarchique» des trottinettes et autres vélos électriques en libre-service. De «nouveaux services urbains» dont le déploiement se fait selon les 4 signataires «au détriment de la qualité de vie et de la vitalité commerciale» des centres-villes.

Ensemble, ces 4 municipalités – qui ont organisé une réunion avec d'autres villes européennes à ce sujet ce vendredi – appellent donc les responsables européens à s'emparer du sujet, afin de mettre au point des «règles communes» pour «mieux encadrer le déploiement» de ces services, «qui reposent sur une approche prédatrice du marché avec une course à l'acquisition du plus grand nombre de clients à coups de codes promo subventionnés par de grands fonds commerciaux».

Et c'est bien cela que dénonce depuis des mois le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire, qui déplore le «flou juridique» dans lequel ces nouveaux services se sont développés, «se glissant dans l’interstice juridique et venant bousculer les acteurs économiques traditionnels». L'élu parle de «concurrence déloyale», soutenant «la nécessité pour les pouvoirs publics d'adapter le droit» pour «y intégrer ces nouvelles activités».

«Le cadre juridique n'est pas adapté»

Celui qui est également adjoint à la mairie de Paris chargé de l'urbanisme a insisté sur le fait qu'il fallait donner davantage de compétences aux collectivités locales, les plus aptes selon lui à contrôler. «Le cadre juridique n'est pas adapté. Les collectivités doivent rétablir un rapport de force, tant que ces opérateurs ne voient pas la menace venir, ils nous méprisent», a-t-il lancé, expliquant «penser qu'il était plutôt pertinent de le faire au niveau européen».

Il s'agirait déjà – comme il le réclame depuis plusieurs mois – d'obtenir par exemple que les «dark stores» soient bien considérés comme des «entrepôts», et non comme des «commerces». En septembre, la ministre déléguée chargée du Commerce Olivia Grégoire avait promis en arrêté ministériel en ce sens, qui n'a toujours pas été publié. C'est toujours d'actualité, avait assuré son cabinet mi-janvier, expliquant que ça avait «pris un peu plus de temps que prévu, ce qui arrive parfois avec les textes un peu techniques».

Et si la municipalité parisienne attend évidemment ce texte, Emmanuel Grégoire estime déjà qu'il faut taper plus fort, notamment à l'échelle européenne, et ce, notamment «pour préparer notre continent aux futures vagues d'innovation qui viendront». Justement parce que, selon l'élu, «on a en permanence de nouvelles innovations potentielles qui peuvent arriver». «Le moment est venu de créer un cadre juridique européen», a-t-il conclu.

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