En direct
A suivre

Paris : Anne Hidalgo plaide pour l'entrée au Panthéon du résistant Missak Manouchian

L'artiste C215, connu pour ses œuvres de street-art, lui avait rendu hommage dans la prison de Fresnes. L'artiste C215, connu pour ses œuvres de street-art, lui avait rendu hommage dans la prison de Fresnes. [© JOEL SAGET / AFP]

Il y a 79 ans, les résistants du Groupe Manouchian – aussi connus sous le nom de «Groupe de l'Affiche rouge» – étaient exécutés au Mont Valérien, dans les Hauts-de-Seine. Ce mardi 21 février, la maire de Paris Anne Hidalgo leur a rendu hommage, lors d'une cérémonie organisée dans le 20e, et a rappelé son souhait de voir le chef du groupe, Missak Manouchian, entrer au Panthéon.

Une panthéonisation symbolique. A l’occasion du 79e anniversaire de l'exécution des résistants du Groupe Manouchian, la maire de Paris Anne Hidalgo a rappelé ce mardi son souhait de voir celui qui avait été épinglé sur l'«Affiche rouge» de propagande allemande comme étant le chef de l'«armée du crime», Missak Manouchian, entrer au Panthéon.

«Reconnaissance des hommes venus d'ailleurs»

En janvier, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux, l'édile avait assuré que «Paris continuera de transmettre son histoire et celle des oubliés» et plaidé pour la «reconnaissance des hommes venus d'ailleurs et morts pour nous». «Cette année marquera également le 80e anniversaire de l'arrestation des 23 résistants du groupe Manouchian, ces Arméniens, Espagnols, Italiens, Roumains, Hongrois ou Polonais qui se sont battus pour la liberté», avait-elle rappelé.

«J'appelle à nouveau de mes vœux, aux côtés des parlementaires, d'associations arméniennes et d'anciens Résistants, à l'entrée de Missak Manouchian au Panthéon pour que la Nation lui rende enfin l'hommage qu'il mérite», avait-elle lancé en début d'année devant un parterre d'élus. A Paris, une rue du 20e porte déjà le nom du Groupe Manouchian.

Une demande que soutient le président de la Seine-Saint-Denis (93) Stéphane Troussel, mais aussi le maire de Paris Centre, Ariel Weil, qui estime que Missak Manouchian doit entrer au Panthéon, mais pas seul, avec ses 22 autres acolytes, «souvent juifs et communistes» venus de Pologne, de Hongrie mais aussi d'Espagne. D'autres élus souhaitent que Missak soit accompagné de sa femme Mélinée, elle aussi résistante.

Tous reconnus «morts pour la France»

Et cette demande n'est pas si farfelue, alors que Szlama Grzywacz, l'un des membres du Groupe Manouchian fusillé au mont Valérien le 21 février 1944, vient d'être reconnu il y a quelques jours «mort pour la France» par le président de la République Emmanuel Macron en personne. Un pas de plus vers une possible entrée de Missak Manouchian au Panthéon.

«Il y a près de 80 ans, 23 résistants étaient condamnés à mort sur décision d’un tribunal militaire nazi, parce qu’ils avaient lutté, les armes à la main, pour la libération de la France [...] Ils différaient par la naissance, l’âge, la langue, la religion, mais ils étaient unis par la même bravoure, le refus de la barbarie, et l’attachement farouche à leur idéal de liberté», faisait d'ailleurs savoir l'Elysée dans un communiqué publié ce samedi 18 février.

«Dans le sillage du poète et ouvrier arménien Missak Manouchian, ils rejoignirent ensemble les rangs de la Résistance. Tous furent déclarés morts pour la France. Tous, sauf un : Szlama Grzywacz. Injuste oubli que le Président de la République décide, ce jour, de réparer», pouvait-on lire encore.

Pour rappel, c'est en 1943 que naît le Groupe Manouchian, que les autorités allemandes tenteront de discréditer dans la fameuse «Affiche rouge», en fustigeant une «Armée du crime» aux mains de l'étranger. Ensemble, ils multiplient les faits d'armes contre l'occupant nazi : déraillements, sabotages, assassinats. Le 28 septembre 1943, ils abattent, près de son domicile à Paris, le colonel SS Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire (STO).

En quelques mois, le groupe Manouchian, qui comptera au total une centaine d'hommes et de femmes, aura ainsi réalisé près de 115 actions coup de poing à Paris et dans sa région. Mais en février 1944, le groupe est décimé par un coup de filet et 23 de ses membres – dont une femme – sont arrêtés, jugés et exécutés.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités