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JO 2024 : le dispositif «sécurité» de l'évènement se précise

Le dispositif «sécurité» des JO est en cours de finalisation. Le dispositif «sécurité» des JO est en cours de finalisation. [© REUTERS/Benoit Tessier/File Photo]

Alors que le Sénat doit valider ce mercredi 12 avril le texte préparé par le gouvernement en vue de la tenue des JO 2024 à Paris – dont l'important volet «protection» est soutenu par les élus de droite et vivement décrié par ceux de gauche – le dispositif «sécurité» de l'événement se précise.

La sécurité, point clé de l'organisation des JO. Depuis plusieurs mois, les organisateurs de Paris 2024, le gouvernement, la préfecture de police et la municipalité parisienne planchent sur le dossier, afin que tout soit parfait, mais surtout qu'aucun incident ne vienne perturber la sécurité des spectateurs, des délégations et autres figures officielles qui viendront participer à l'événement. Et ce, tout particulièrement pour l'organisation de la cérémonie d'ouverture du 26 juillet 2024, qui sera scrutée par les télévisions du monde entier.

Une organisation à affiner

Si rien d'officiel n'a encore été annoncé, et dans la mesure où le Sénat doit encore valider le texte préparé par le gouvernement au sujet du volet sécuritaire de l'événement, tout peut encore évoluer. Mais déjà se dessine le plan du gouvernement pour assurer la sécurité de tous pendant l'événement. Et si la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a de nouveau rappelé ce mercredi sur FranceInfo que certains points devaient encore être «affinés», les grandes lignes du projet ont d'ores et déjà été présentées au président de la République Emmanuel Macron et au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Questionné à ce sujet mi-octobre devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, ce dernier avait d'ailleurs déjà annoncé un déploiement policier exceptionnel. A l'époque, le ministre avait évoqué une mobilisation policière «que la France n'a jamais mise en place» dans toute son histoire, avec «30.000 policiers et gendarmes mobilisés chaque jour». «Rien qu'en Ile-de-France, la préfecture de police va déployer entre 12.000 et 45.000 forces de l'ordre avec un point d'orgue pour la cérémonie d'ouverture», avait-il dit.

Lors de cette soirée inédite – c'est la première fois qu'une cérémonie d'ouverture sera organisée hors d'un stade – qui prendra place entre le pont d'Austerlitz et le pont d'Iéna, l'accès aux places payantes sur les quais bas sera limité à 100.000 personnes, alors que l'accès (gratuit) aux quais hauts sera également contraint par une jauge maximum «de plusieurs centaines de milliers de personnes», selon Amélie Oudéa-Castéra. La ministre assurant ce mercredi que des «travaux sont toujours en cours» pour définir un chiffre précis. S'il avait un temps été question d'accueillir 600.000 personnes, les estimations avaient ensuite été revues à la baisse, avec moins de 450.000 spectateurs évoqués aujourd'hui.

Toutes les forces de l'ordre mobilisées

Pour assurer leur sécurité, des forces de l'ordre – gendarmes et policiers – seront déployées sur le terrain, mais également des militaires chargés de surveiller les potentielles attaques de drones et autres dangers venus du ciel. Et clou du spectacle, selon une information du Parisien, une brigade de policiers d'élite pourrait prendre part aux festivités sur la Seine, sous le nom de Brav-N. Cousine de la fameuse Brav-M motorisée, celle-ci sera la déclinaison nautique des brigades de répression de l’action violente, qui officie notamment en marge des manifestations à Paris.

Dans Paris, des «zones de célébration» devraient également être installées un peu partout, financées par la Ville à hauteur d'une de ces «fans-zones» par arrondissement, selon Le Parisien. «Nous avons proposé à chaque arrondissement de financer une zone de célébration», a expliqué Pierre Rabadan, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des Sports et des Jeux, sans préciser où elles seront situées mais en excluant le 7e arrondissement, qui accueillera déjà de nombreuses animations et épreuves durant les Jeux.

Et pour s'assurer que rien n'a été laissé au hasard, des tests grandeur nature doivent être organisés cet été à Paris, mais aussi dans tous les autres villes qui accueilleront des épreuves olympiques durant l'événement. Dans la capitale, une répétition générale de la cérémonie d'ouverture, lors de laquelle une centaine de bateaux pour presqu'autant de délégations étrangères défileront sur la Seine pendant plusieurs heures, devrait ainsi se tenir à la mi-juillet. L'occasion de faire un point sur les besoins policiers.

Des interrogations sur la doctrine policière

Certains pensent d'ailleurs qu'il faudrait renforcer le cadre juridique autour des questions de sécurité, à l'instar des députés Philippe Gosselin et Philippe Latombe, qui estiment que la France devrait autoriser les forces de l'ordre à utiliser la reconnaissance faciale, sous certaines conditions, dans un rapport parlementaire dévoilé mercredi. Les deux élus LR et Modem appellent la France, qui ne «dispose pas actuellement d'un cadre juridique approprié pour expérimenter des solutions de reconnaissance biométrique», à «rapidement légiférer pour anticiper les besoins des années à venir», et proposent même de «mettre en place un cadre expérimental permettant de tester des solutions de reconnaissance biométrique dans le cadre judiciaire».

D'autres estiment au contraire qu'il faudra bien faire attention à la façon dont ces forces de l'ordre seront utilisées. Cette semaine, le président de la Seine-Saint-Denis (93) Stéphane Troussel a par exemple fait part de ses «interrogations concernant la doctrine et les conditions d’emploi qui présideront au recours des forces de l’ordre» lors des JO de Paris 2024, voire avant ça, lors de la Coupe du monde de rugby, organisée cette année. Dans un courrier envoyé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, l'élu socialiste expliquait en effet ne pas vouloir «que les touristes et les spectateurs aient peur de ce qui pourrait être leur rapport avec nos forces de l'ordre», notamment lors de ces deux futurs événements mondiaux. Des craintes auxquelles devra répondre le gouvernement.

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