En direct
A suivre

Polynésie française : en quoi les élections territoriales peuvent-elles faire basculer le futur statut de cette collectivité d’Outre-mer ?

Avec 34,9%, la liste conduite par l'ancien président indépendantiste Oscar Temaru et le député Moetai Brotherson a remporté le premier tour de ces élections. [Suliane FAVENNEC / AFP]

Alors que les indépendantistes sont arrivés en tête au premier tour des élections territoriales en Polynésie française ce lundi 17 avril, ils seront en position de force pour négocier un processus de décolonisation avec l'État français, s'ils remportent le second tour le 30 avril.

Le prochain président de la Polynésie française sera-t-il indépendantiste ? Si l’issue du scrutin est encore bien incertaine, ce sont bel et bien les indépendantistes qui sont arrivés en tête au premier tour des élections territoriales ce lundi 17 avril. Et s’ils remportent le second tour le 30 avril prochain, ils seront pour la première fois en position de force face à l'État français, pour négocier un processus de décolonisation et un référendum d'autodétermination.

En effet, avec 34,9%, la liste conduite par l'ancien président indépendantiste Oscar Temaru et le député Moetai Brotherson a remporté le premier tour de ces élections, et affrontera au second tour celle du président sortant Edouard Fritch (30,46%), et celle de l'ancien vice-président autonomiste Nuihau Laurey (14,54%). 

Un processus électoral en bonne voie

Le parti Tavini d’Oscar Temaru est également en position de force avant le second tour, notamment parce qu'il devrait bénéficier d’une grande partie des reports de voix des partis ayant été éliminés, qui ont tous fait campagne contre le président sortant.

Edouard Fritch pâtit d’une mauvaise communication de son gouvernement durant l’épidémie de Convid-19. De plus, avec l’inflation, il avait décidé d’instaurer une nouvelle TVA pour préserver la sécurité sociale locale, contrariant une partie supplémentaire de l’opinion.

Cette situation a avantagé la position de son adversaire Moetai Brotherson, ayant fait campagne sur la suppression de cette taxe et plus généralement sur le pouvoir d'achat. Il a peu évoqué l'indépendance et a su séduire au-delà de cet électorat, capitalisant sur le rejet d'Edouard Fritch.

Pour rappel, le parti indépendantiste avait déjà remporté les trois sièges de députés dévolus à la Polynésie aux élections législatives de juin 2022. Les électeurs polynésiens avaient élu le plus jeune député de l'Assemblée nationale, Tematai Le Gayic, ainsi que Steve Chailloux et Moetai Brotherson. A noter que ce dernier n’est autre que le candidat du Tavini à la présidence de la Polynésie française.

Aux élections territoriales, les Polynésiens doivent élire les 57 représentants de leur Assemblée. La liste qui l'emporte bénéficie d'une forte prime majoritaire qui lui assure les trois quarts des sièges. Dans un second temps, l'Assemblée locale élit son président et le président de la Polynésie française, qui constitue son gouvernement. Et si le prochain président était amené à être indépendantiste, un bras de fer avec l’État français pourrait être engagé, visant à décoloniser complètement la Polynésie française.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités