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Bugaled Breizh : le démantèlement de l’épave va commencer, les doutes sur son naufrage sont toujours là

L'épave du Bugaled Breizh, ici en juillet 2004, va être démantelée. [MARCEL MOCHET / AFP]

Le démantèlement du Bugaled Breizh, chalutier dont le naufrage avait fait cinq morts en janvier 2004, doit débuter ce mardi 18 avril à Brest (Finistère). Une étape de plus vers la fin de cette affaire judiciaire, dont les conclusions sont toujours remises en question.

Dix-neuf ans après son naufrage, le Bugaled Breizh va être démantelé. Le chantier doit débuter ce mardi sur la base navale de Brest (Finistère), a indiqué l’AFP. La décision avait été prise en 2021 par la cour d’appel de Rennes, après une ultime décision judiciaire rendue au Royaume-Uni, dans ce complexe et douloureux dossier, portant sur la mort de cinq marins.

Le procureur général a indiqué que les familles des victimes pourront garder des morceaux de l’épave. Une façon de les associer «à la dernière étape de cette procédure judiciaire». Plusieurs pièces auraient ainsi déjà été demandées, comme l’ancre, la barre, l’hélice ou des morceaux de coque. Avant ce démantèlement, une cérémonie de recueillement a été observée le samedi 8 avril auprès de l’épave.

Accident de pêche ou sous-marin ?

Le démantèlement du chalutier ne fera cependant pas disparaître les spéculations sur la cause du naufrage. En effet, les proches des victimes continuent de pointer la responsabilité d’un sous-marin, qui aurait entraîné le bateau par le fond en s’accrochant à l’un de ses filets. Au moment du drame, des exercices de l’Otan se préparaient dans la zone, avec la présence certifiée de plusieurs submersibles (le secret défense n’a pas été levé pendant l’instruction). Les familles s’interrogent aussi sur le rôle d’un autre sous-marin, le britannique Turbulent. Selon la Royal Navy, il n’était pas en mer ce jour-là.

La justice française avait conclu à un non-lieu en 2016, se disant incapable d’affirmer si cette théorie est la bonne ou s’il s’agissait d’un accident de pêche, appelé «croche molle». En 2021, la Grande-Bretagne a estimé que seule la seconde thèse était valable, et que la cause probable du naufrage du bateau est donc un accrochage de son chalut dans le fond marin, entraînant la «perte progressive de la stabilité du navire».

Une décision qui n’a pas convaincu les familles des pêcheurs. Elles ont pointé que des experts indépendants avaient écarté cette théorie, estimant au contraire que quelque chose a tiré sur les câbles reliant le chalut au bateau.

Même démantelé, le Bugaled Breizh et son tragique destin ne finiront pas de poser question.

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