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Mayotte : un élu propose de tuer des migrants et provoque un énorme tollé

Environ 1.800 policiers et gendarmes, dont des centaines de renforts de métropole, sont exceptionnellement mobilisés à Mayotte pour l'opération Wuambushu. [Morgan Fache / AFP]

Le premier vice-président du Conseil départemental de Mayotte a comparé les migrants en situation irrégulière à des «terroristes» qu’il faut peut-être «tuer». Des propos qui ont suscité l’indignation générale, aussi bien à gauche que de la part de Renaissance, qui a démenti tout lien avec cet élu.

Un dérapage retentissant. Alors que l’opération «Wuambushu», visant à lutter contre l’immigration clandestine, s’organise à Mayotte, le premier vice-président du Conseil départemental de l'île, Salime Mdéré, est revenu sur la situation à Tsoundzou, près de la capitale Mamoudzou, théâtre depuis dimanche d'affrontements entre jeunes des bidonvilles et forces de l’ordre. Ce dernier a qualifié les migrants de «terroristes» qu’il faut peut-être «tuer». Des propos qui ont provoqué un véritable tollé. 

«Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné il faut peut-être en tuer», a déclaré Salime Mdéré sur la chaîne Outre-mer La Première lundi, visant les opposants à l'opération Wuambushu contre la délinquance et l'habitat insalubre à Mayotte.

La gauche s'indigne 

Une séquence qui a suscité l’indignation générale, sur le plateau d’abord, où la journaliste, Géniale Attoumani, l’a repris de volée en lui rappelant qu’on ne «peut pas dire ça sur une télévision publique», mais aussi au sein de la classe politique qui a dénoncé un appel au meurtre et des propos totalement «irresponsables».

«Le 1er Vice-Président du Conseil Départemental de Mayotte appelle à tuer des jeunes. Je ne vois pas comment il peut être maintenu dans ses fonctions. Cela abîme la République», a ainsi critiqué sur Twitter la secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier. «Voilà ce que déchaîne l'opération engagée par le gouvernement à Mayotte», s'est pour sa part indigné le patron du PS, Olivier Faure, appelant à «interrompre» les évacuations «avant le drame».

«Est-ce que les élus LREM vont condamner ces propos insupportables du vice-président LREM du Conseil départemental de Mayotte ?», a demandé le coordinateur de LFI, Manuel Bompard. «Un élu LREM de Mayotte et vice-président du département appelle au meurtre, en direct, de jeunes Comoriens lors de l'opération Wuambushu. Honteux. Voilà où conduit la politique de notre gouvernement», a enfin réagi le patron du PCF, Fabien Roussel.

Renaissance condamne les propos de l'élu et se désolidarise

De son côté, le parti Renaissance a condamné, dans un communiqué, «avec la plus grande fermeté les propos intolérables» de Salime Mdéré. «Chacun doit mesurer la gravité de ces mots qui sont une incitation au meurtre et à la violence et peuvent donc à ce titre être sanctionnés par les lois de la République», a souligné le parti du président de la République.

«Contrairement à ce que certains médias ou personnalités ont pu indiquer, Monsieur Salime Mdéré n'était pas adhérent à La République En Marche, n'est pas adhérent à Renaissance, il n'a jamais obtenu l'investiture de notre parti et n'a d'ailleurs pas accordé son parrainage au Président de la République en 2022», a ensuite précisé Renaissance.

«Il est d'ailleurs membre depuis 2021 d'un exécutif départemental qui s'oppose fortement à l'action de notre majorité» et «ses propos n'engagent donc en rien notre parti et appellent une condamnation sans ambiguïté de toutes les forces politiques», a enfin ajouté le parti présidentiel.

Face à l’ampleur de la polémique, L'élu a finalement rétropédalé ce mardi en assurant que ses propos «ont dépassé (s)a pensée» et en présentant «bien volontiers» ses excuses «s'ils ont pu heurter». Il s'est aussi dit «très attaché au respect de l'Etat de droit» et a rejeté toute «justice expéditive, qui conduirait Mayotte dans le chaos».

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