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Climat : pourquoi les vaches sont-elles dans le viseur de la Cour des comptes ?

La Cour des comptes s’attaque aux vaches. Dans un rapport publié lundi 22 mai, la juridiction a demandé que le cheptel de bovins dans le pays soit réduit. Pourquoi ?

Pourquoi la Cour des comptes en veut aux vaches ? En marge du plan d’action du gouvernement sur l’évaluation des réductions de gaz à effet de serre par secteur de l’économie, la juridiction financière a publié un rapport préconisant de diminuer le nombre de ces animaux en France. Alors que l’agriculture doit travailler au problème des engrais azotés et de l’élevage, les bovins ont été pointés comme responsables de trop nombreuses émissions.

«Le bilan de l’élevage bovin pour le climat est défavorable», a ainsi annoncé la Cour des comptes. Avec un cheptel de 17 millions de bêtes, il est responsable de 11,8% des émissions totales de l’Hexagone. Elle précise que les captations du carbone par les champs sont loin de compenser ces émissions. Une situation essentiellement due au méthane, gaz provenant des déjections et des rejets de digestion des ruminants, dont les propriétés sont particulièrement réchauffantes. A lui seul, il représente 45% des émissions agricoles françaises.

Des aides jugées trop coûteuses

Dès lors, selon la Cour des comptes, «le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane (…) appelle nécessairement une réduction importante du cheptel». Si une baisse a déjà été enclenchée, avec 10% de têtes en moins en six ans, et que le ministère a indiqué que les prévisions tablent sur 15 millions de bovins en 2035 et 13,5 millions en 2050, cela n’est pas suffisant, selon la juridiction. Elle estime que cette baisse est «subie» (en lien avec la diminution du nombre d'agriculteurs) et ne constitue pas un «véritable pilotage par l’Etat».

La Cour des comptes avance également un autre point pouvant expliquer sa demande de baisse du nombre de vaches dans le pays : les dispositifs d’aide aux éleveurs sont jugés «très coûteux», avec 4,3 milliards d’euros en 2019. Des économies sont donc à faire.

Elle affirme enfin que les Français devraient suivre les recommandations des autorités de santé en ne mangeant pas plus de 500 grammes de viande rouge par semaine, ce qui permettrait au pays de ne pas perdre sa souveraineté alimentaire sur cet aliment. Aujourd’hui, 28% des personnes en consomment plus.

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